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Classement acoustique des sons




Voyelles. Le spectrographe nous fournit des données sur les fréquences caractéristiques des voyelles et des consonnes. Pour les voyelles le formant bas (F^) varie entre 250 et 800 p/s, le formant haut (F2) entre 600 et 2800 p/s [ 2, p.20-21; 54, p. 49].

 

Selon que les deux formants se trouvent au milieu du spectre ou à deux extrémite's du spectre nettement séparées, il est possible de classer acoustiquement les voyelles en compactes et diffuse s. La distinction entre compactes et diffuses (en termes articulatoires, ouvertes et fermées) est une opposition de base du langage humain. Si on prononce successivement les voyelles [ i, e, fi, a ] le formant haut descend et le formant bas monte. Donc les voyelles [i], [e] sont diffuses, [e ], [a] sont compactes (fig. 9). On peut observer le caractère différent des voyelles dans la représentation schématique de leurs formants. Dans le spectre de la voyelle [a] les formants haut et bas sont rapprochés (zone 700/800-1300 Hz), ce qui fait le type compact, tandis que le spectre de [i] se caractérise par les formants éloignés (zone 250-2700Hz/ /2800 Hz) ce qui crée le type diffus.

2700/2800--------

2300/2500 •

/300 •

7OD/80Û-

550/600-

400'

250-

L e Type diffus

650/700

Typ9 compact

F i g. 9. Représentation schématique des formants vocaliques(d'après G.Straka).

En prononçant les voyelles [ i, u] on ne modifie pas le formant bas, mais le formant haut baisse. On dira que la voyelle [i] a un timbre aigu ou clair, tandis que la voyelle [u] a un timbre grave ou s о m b r e. La distinction entre aiguës et graves (en termes articulatoires, antérieures et postérieures) est aussi une opposition de base du langage humain. Le compact [a] occupe à ce point de vue une place intermédiaire (neutre).

D'après la place de deux formants, il est possible de grouper les voyelles dans une figure géométrique (fig. 10).

a.LQuës graves

20O

У __________и

500 600 700 800

l

compactes

fOOff

Fig. 10. Schéma acoustique des voyelles françaises (d'après P.Delattre): en ordonnée — le formant bas, en abcisse — le formant haut.

Consonnes. Les bruits consonantiques sont différenciés par la concentration plus ou moins grande de l'énergie sonore à différentes zones sur l'échelle des fréquences. Parmi les constrictives c'est le bruit propre à la consonne [s] qui contient les fréquences les plus hautes: jusqu'à 8000-9000 Hz. Les fréquences du [Я sont un peu plus basses: 6000-7000 Hz.

On est encore mal "renseigne sur la structure acoustique de certaines consonnes, mais ce qu'on sait déjà permet néanmoins de grouper les consonnes en types acoustiques, comparables à ceux distingué^ parmi les voyelles. Un bruit avec prédominance des fréquences hautes a un caractère aigu, tandis que la pre'dominance des fréquences basses lui donne un caractère grave. Ainsi, par exemple, le bruit de l'explosion du [p] est plus bas que celui du [t] et par là plus grave. Le [p] est une consonne grave, le [t] est une consonne aiguë, tandis que le [k], sur ce plan, est intermédiaire. Le [s] est plus aigu que le [$] et ainsi de suite.

Les consonnes [t] et [p] sont opposées P(b) à [k] comme diffuses à la compacte. On peut symboliser ces faits par le triangle (fig. • Ш_________________________________

F i g. 11. Triangle symbolisant l'opposition acoustique des consonnes françaises.

On oppose aussi les consonnes articulées avec participation de vibrations périodiques aux consonnes articulées sans vibrations glottiques (laryngées) ce qui correspond au classement des consonnes en sourdes et sonores. L'analyse acoustique a révélé d'ailleurs que la structure des voyelles contient souvent des bruits, qui sont dénués d'importance linguistique, d'autre part,certaines consonnes [m, n, 1, r] ont une structure acoustique qui rappelle celle des voyelles.

ASPECT FONCTIONNEL PHONÈMES. VARIANTES DES PHONÈMES. SONS

Selon A.Martinet [90, p. 13 ], le langage humain est caractérisé par une double articulation qui se manifeste sur deux plans différents. La première articulation du langage est celle selon laquelle une chaîne parlée s'analyse en unités successives douées d'un sens et d'une forme phonique. Ainsi la phrase J'ai mal à la tête comporte six unités de première articulation:/' (pour je), ai, mal, à, la, tête. Les unités de première articulation, ou monèmes, co'incident avec ce qu'on appelle mots dans la langue courante.

Les unités de première articulation ne sauraient être analysées en unités sémantiques plus petites. Mais la forme sonore de ces unités peut être décomposée en unités phoniques qui contribuent à distinguer tête, par exemple, des autres unités comme bête, tante ou terre. C'est la deuxième articulation du langage dont les éléments forment dans chaque langue un système d'unités en nombre fini, connues sous le nom de phonèmes. Le mot tête, par exemple, comporte trois unités successives de seconde articulation, donc trois phonèmes: [t], [e], [t]. C'est grâce à la deuxième articulation que la langue, utilisant un nombre restreint d'unités discrètes, sert de moyen d'expression et de communication sans limite.

Il se dégage de ces réflexions que le phonème représente dans le système d'u ne langue l'unité phonique minimale destinée à distinguer les unit e's significatives les unes des autre s: les morphèmes, les mots et même les unités plus complexes. Par exemple, les mots blond et blanc ne se distinguent que par leurs éléments vocaliques [S] et [a], les consonnes restant les mêmes. Si l'on introduit ces mots dans deux phrases: Elle a les cheveux blonds — Elle a les cheveux blancs, on aperçoit que la substitution du phonème [o ] par [ a] change complètement le sens de tout l'énoncé.

La théorie du phonème à été élaborée par B. de Courtenay et développée par les linguistes de plusieurs écoles phonologiques: l'école de Leningrad fondée par l'académicien L.Scerba et représentée par

L Zinder, M.Matoussévitch; l'école de Moscou représentée par R.Ava-nessov, P.Kouznétsov, A.Reformatsky et S.Bernstein; l'école de Prague formée par N.Troubetzkoy dont on trouve les adeptes dans différents pays (R.Jakobson, G.Gougenheim, AJVIartinet, K.Togeby). Malgré' les quelques divergences de points de vue qui concernent essentiellement les méthodes d'analyse phonologique (voir en détails l'aperçu de diverses théories du phonème fait par N.Chigarevskaià [55. p. 28-34]),les représentants de différentes écoles phonologiques s'accordent sur les grandes lignes du concept de phonème.

La fonction distin'tive ou différenciative se présente comme capitale pour le phonème en tant qu'unité de la langue. Cepe-dant le rôle distinctif du phonème ne se manifeste que grâce à sa possibilité de se combiner et, par là, de constituer des unités hiérarchiquement plus complexes et douées de sens. C'est pour cette raison que nombre de linguistes (L.âc'erba, K.Barychnikova, L.Zinder, N.Chigarevskaià, E.Buyssens) attribuent au phonème une double fonction, celle de constituer et de distinguer les unités significatives, leurs formes et leurs catégories.

Néanmoins, la valeur distinctive est celle qui s'impose en premier lieu lorsqu'on identifie les phonèmes dans diverses langues. Il arrive souvent que les sons qui présentent dans deux langues des caractéristiques articulatoires et physiques identiques, se rapportent à un seul phonème dans une langue, alors qu'ils représentent deux phonèmes distincts dans une autre langue.

La comparaison des ressources distinctives du français et du russe fait ressortir beaucoup de divergences dans le domaine du classement des phonèmes dans les deux langues.

Ainsi, on retrouve en français aussi bien qu'en russe les voyelles ouvertes et les voyelles fermées: le "e" ouvert et fermé, le "o" ouvert et fermé, etc. En français, la différenciation entre le [e ] et le [e], le [o] et le [o] joue un rôle fonctionnel, car elle contribue à distinguer dé de dais, fée de fait, sotte de saute, molle de môle, il s'agit donc de deux paires de phonèmes distincts. La modification du degré d'aperture des voyelles mentionnées plus haut n'est pas ressentie par les Russes, elle se fait automatiquement suivant la position du son dans le mot: la voyelle se prononce comme fermée entre deux consonnes mouillées — петь, elle s'ouvre en contact avec une consonne dure — цепь, этот. Il en résulte que les voyelles ouvertes et fermées constituent en russe des variantes du même phonème, soit du [e] ou du [o].

A la différence du vocalisme, le système consonantique du russe possède plus d'éléments distinctifs que celui du français. Par exemple, le russe utilise largement la distinction fonctionnelle entre les consonnes dures et les consonnes mouillées (пыл ~ пыль, мол ~ моль, мил ~

миль), tandis qu'en français cette distinction se re'duit à un seul couple de phonèmes [n] ~ [ji] qui, d'ailleurs, perd de plus en plus du terrain.

La distinction entre les phonèmes s'effectue à la base des traits diffe'rentiels qui ont reçu en phonologie le nom de traits pertinents. "Parmi les caractéristiques de toute unité phonique il en est que le linguiste retient, qui sont pertinentes, d'autres sont écartées comme non pertinentes. Sont pertinentes toutes les caractéristiques phoniques qui ont une valeur distinctive dans la langue en question" [88, p. 44]. Par exemple, les phonèmes vocaliques français [e] et [£] se distinguent par le trait pertinent qui est le degré' d'aperture, alors que le [y] s'oppose au [i] par le trait de labialisation.

Il faut remarquer que ce qui est pertinent dans un système linguistique peut ne pas l'être dans un autre. Ainsi, la nasalite' des voyelles apparaît comme un trait pertinent en français ce qui n'est pas le cas du russe. A l'inverse, la mouillure des consonnes se manifeste d'une façon pertinente dans le système consonantique du russe, tandis qu'en français cette caracte'ristique ne peut pas être envisagée comme pertinente.

L'importance des caractéristiques pertinentes pour l'identification des phonèmes a permis à de nombreux linguistes, à partir de la théorie de N.Troubetzkoy, de définir le phonème en tant qu'un faisceau de traits différentiels.

D'autre part, la description du système phonématique ne doit pas négliger les caractéristiques non pertinentes des phonèmes. L'étude des traits non pertinents permet de déterminer parmi la multitude des réalisations phoniques différentes celles qu'on doit considérer en tant que variantes d'un seul et même phonème, car dans les unités dont il fait partie le phonème apparaît sous forme de variantes. Les variantes peuvent être alors définies comme réalisations différentes d'un mé4me phonème.

Les facteurs qui déterminent les variantes du phonème sont assez divers. C'est le contexte phonique qui en est le plus souvent responsable. Les variantes conditionnées par l'entourage phonique ont reçu le nom de variantes combinatoires ou contextuelles, appelées allopvhones par certains linguistes — L.Zinder, E.Buyssens, etc. (pour L.Scerba ce ne sont que des nuances du phonème).

A titre d'exemple citons la consonne française [1]. La voyelle qui suit modifie considérablement la nature articulatoire et acoustique de cette consonne: dans le mot lune, c'est une variante labialisee qui est réalisée devant le [y], dans le mot lire c'est une variante palatalisée devant le [i], dans le mot lasse on a une variante vélarisée. Réalisé en fin de mot après une consonne, ce phonème apparaît sous forme d'une variante assourdie: [pœp]]. Parmi les variantes des phonèmes russes on peut citer différentes réalisations du phonème [e] suivant l'entourage consonantique (voir p. 29<). Comme les variantes combinatoires ne se

trouvent jamais dans le même contexte, on dit qu'elles sont en distribution complémentaire.

Parmi les variantes des phonèmes on trouve celles qui sont conditionnées par l'accentuation; dans ce cas on parle de variantes p о -sitionnelles. Par exemple, les voyelles françaises s'allongent sous l'accent ce qui apparaît clairement devant les consonnes dites allongeantes [r], [v], [3], [z] et le groupe [vr].

Outre les variantes combinatoires et positionnelles.inconscientes pour le sujet parlant et qui passent inaperçues pour l'auditeur, il existe encore des variantes phonématiques possédant "une valeur d'indication" [88, p. 48]. On classe dans ce groupe les variantes stylistiques qui marquent le style ou servent d'indice d'expressivité comme, par exemple, le [m] allongé dans le mot magnifique sous l'accent d'insistance.

On y trouve aussi les variantes individuelles ou libres déterminées par les habitudes individuelles ou régionales; elles peuvent donner des indications sur la personne qui parle, son âge, son origine ou son milieu social. Il y a des Français qui prononcent le "r" grasseyé, puis d'autres, moins nombreux, qui articulent cette consonne en faisant vibrer la pointe de la langue, le "r" roulé. Le "r" roulé peut être soit une variante individuelle du phonème [ r], soit une variante régionale révélant, par exemple, l'accent du Midi.

Les réalisations articulatoires et physiques d'un même phonème, aussi multiples qu'elles soient, se manifestent dans certaines limites en dehors desquelles ce phonème n'est plus reconnu comme tel. Ce fait doit être pris en considération par ceux qui étudient une langue étrangère, le français, par exemple, afin d'éviter les fautes phonétiques et, par là, les fautes phonologiques.

Il est important de faire la distinction entre les variantes des phonèmes (allophones) et le sons. Selon L.Zinder, l'allophone est une unité de premier degré d'abstraction, représentée dans le langage réel par une série de sons qui n'apparaissent que dans un contexte déterminé. Les caractéristiques physiques et articulatoires des sons qui entrent dans un même allophone sont conditionnées par les particularités de l'appareil phonatoire de celui qui parle, son état physique ou psychique, la situation concrète de la parole, etc. Bref, le son se définit comme une unité matérielle se rapportant uniquement à la parole, comme un segment de la parole dans lequel fonctionne le phonème par l'intermédiaire de ses variantes ou allophones. Vu la diversité des caractéristiques réelles des sons, BJVlalmberg affirme que le nombre de sons est presque inde'-fini dans chaque langue.

3l

RAPPORTS DES PHONÈMES

Les traits pertinents d'un phonème ne se de'gagent que par son opposition aux autres phonèmes d'une même langue.

Ainsi, en opposant le [p] au [b] on voit que le rapport entre ces phonèmes est caractérise' par la présence de la sonorité dans le premier et son absence dans le second. Les deux phonèmes s'opposent donc par le trait de sonorité. Un autre type d'opposition rapproche les phonèmes [p, b] d'un côté et le phonème [m], de l'autre: tout en présentant quelques traits communs, notamment le caractère occlusif et bilabial, le [p] et le [b] s'opposent au [m] par l'absence de nasalité.

Lorsque la même caractéristique différencie plusieurs couples de phonèmes, on dit qu'ils sont corrélés et que leur ensemble forme une corrélation. Par exemple, les oppositions [e] ~ [e], [œ] ~ [ 0], [o ] ~ [ o] forment une corrélation dans le système vocalique du français; la marque de cette opposition est le degré'd'aperture. Pourtant il serait erroné' d'affirmer que tous les phonèmes d'une langue entrent dans des corrélations. Les sonantes [r] et [1] restent en dehors des corrélations dans le système consonantique du français, ce qui vaut aussi pour d'autres langues.

Certaines oppositions phone'matiques sont possibles dans tous les contextes, d'autres sont limitées à des positions bien détermine'es, d'où la distinction entre les oppositions constantes et les oppositions neutralisa blé s. Lorsqu'une opposition perd son pouvoir distinctif dans certains contextes, on dit qu'if ya neutralisation de cette opposition. La position où une telle opposition est neutralisée s'appelle position de neutralisation. Soit l'opposition [e] ~ [é] en français: elle est neutralisée en syllabe ferme'e du mot (beige, sèche, mer, etc.), car on n'y retrouve qu'un seul phonème [e].

L'étendue de la neutralisation d'une opposition peut varier d'une langue à l'autre. Par exemple, en russe les oppositions [p] ~ [b], [t] ~ [d], [k] ~ [9 ], etc. se neutralisent en fin de mot. Il en est de même en allemand où Rad et Rat se prononcent de fapon identique. Mais ce n'est pas le cas du français ou de l'anglais ou rate et rade,cat et cad restent assez distincts.

Certains linguistes utilisent le terme d'archiphonème pour designer l'unité', qui est réalisée en position de neutralisation (voir, par exemple, les ouvrages de A.Martinet). L'archiphonème peut être alors défini comme l'ensemble de traits pertinents communs à deux phonèmes opposés. Ainsi, dans le cas de la neutralisation de l'opposition [6] ~ [e] en français, on serait en pre'sence de l'archiphonème [E] caractérise' par les traits communs suivants: l'antériorité'et le'non-arrondissement.

Il faut pourtant remarquer que l'utilisation du concept d'archipho-

\

neme dans l'étude phonologique se trouve contestée par bien des linguistes qui préfèrent parler dans ce cas des alternances des phonèmes.




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Дата добавления: 2017-01-14; Просмотров: 1069; Нарушение авторских прав?; Мы поможем в написании вашей работы!


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