Ce qu'il y a -parfois d'allier et d'indomptable dans un certain catholicisme français ne s'est jamais mieux incarné que dans ces religieuses et ces Messieurs de Port-Royal, qui refusèrent de s'incliner devant les plus hautes autorités et qu 'un roi tout-puissant persécuta sans parvenir à les faire plier. SAINTE-BEUVE (1804 - 1869), qui consacra plusieurs années de sa vie à étudier et à écrire l'histoire de Port-Royal, a dégagé avec force les raisons profondes de la rigueur janséniste: loin de n'être qu'une pureté toute formelle, c'eut l'avenir même du christianisme qu'elle visait à sauvegarder.
Théologiquement d'abord, Port-Royal, nous le verrons, eut la plus grande valeur. Dans son esprit fondamental, dans celui de la grande Angélique' (comme on disait) et de Saint-Cyran2 il fut à la lettre une espèce de réforme en France, une tentative expresse de retour à la sainteté de la primitive Église sans rompre l'unité, la voie étroite dans sa pratique la plus rigoureuse, et de plus un essai de l'usage en français des saintes Écritures et des Pères3, un dessein formel de réparer et de maintenir la science, l'intelligence et la Grâce4. Saint-Cyran fut une manière de Calvin au sein de l'Église catholique et de l'épiscopat gallican5 un Calvin restau- rant l'esprit des sacrements, un Calvin intérieur à cette Rome à laquelle il voulait continuer d'adhérer*. La tentative échoua, et l'Église catholique romaine y mit obstacle, déclarant égarés ceux qui voulaient à toute force, et tout en la modifiant, lui demeurer soumis et fidèles.
Port-Royal, entre le seizième et le dix-huitième siècle, c'est-à-dire deux siècles volontiers incrédules, ne fut, à le bien prendre, qu'un retour et un redoublement de foi à la divinité de Jésus-Christ. Saint-Cyran, Jansénius6 et Pascal furent tout à fait clairvoyants et prévoyants sur un point: ils comprirent et voulurent redresser à temps la pente déjà ancienne et presque universelle où inclinaient les esprits. Les doctrines du pélagianisme7 et
surtout du semi-pélagianisme avaient rempli insensiblement l'Église, et constituaient le fond, l'inspiration du christianisme enseigné. Ces doctrines qui, en s'appuyant de la bonté du Père et de la miséricorde infinie du Fils, tendaient toutes à placer dans la volonté et la liberté8 de l'homme le principe de sa justice et de son salut, leur parurent pousser à de prochaines et désastreuses conséquences. Car, pensaient-ils, si l'homme déchu9 est libre encore dans ce sens qu'il puisse opérer par lui-même les commencements de sa régénération et mériter quelque chose par le mouvement propre de sa bonne volonté, il n'est donc pas tout à fait déchu, toute sa nature n'est pas incura-blement infectée; la Rédemption toujours vivante et actuelle par le Christ ne demeure pas aussi souverainement nécessaire. Étendez encore un peu cette liberté comme fait Pelage, et le besoin de la Rédemption surnaturelle a cessé. Voilà bien, aux yeux de Jansénius et de Saint-Cyran, quel fut le point capital, ce qu'ils prévirent être près de sortir de ce christianisme, selon eux relâché, et trop concédant à la nature humaine. Ils prévirent qu'on était en voie d'arriver par un chemin plus ou moins couvert,... où donc? à Y inutilité du Christ-Dieu**. A ce mot, ils poussèrent un cri d'alarme et d'effroi. Le lendemain du seizième siècle, et cent ans avant les débuts de Montesquieu et de Voltaire, ils devinèrent toute l'audace de l'avenir; ils voulurent, par un remède absolu, couper court et net à tout ce qui tendait à la mitigation10 sur ce dogme du Christ-Sauveur. Il semblait qu'ils lisaient dans les définitions de la liberté et de la conscience par le moine Pelage les futures pages éloquentes du Vicaire savoyard11, et qu'ils les voulaient abolir.
1. Мать Анжелика Арно (1591-1661), реформировавшая орден. 2. Дювержье де Оранн, аббат де Сен-Сиран (1581-1643), духовник Пор-Рояля, был другом Янсения и сторонником его доктрины, способствовал ее распространению. 3. Отцы Церкви. 4. Янсенисты не верили в вечное спасение человека без вмешательства Благодати, т.е. без помощи Бога. 5. Галликанизмом называется движение среди французского духо- венства за автономию церкви Франции от римского папы. 6. Янсений (1585-1638), голландский теолог, автор трактата о св.Августине и его учении о благодати и предо- пределении, ставшего основой янсенистской доктрины. 7. Бретонский монах Пелагий (V в.) считал, что человек может достичь спасения вне зависимости от господней бла- годати своей праведной жизнью и благочестивыми поступками. Полупелагианцы, не столь категоричные, признавали частичную возможность для человека спасения при Условии благочестивой жизни. 8. Янсенизм категорически отрицал свободу воли.
9. Вследствие первородного греха. 10. Смягчению. 11. В "Эмиле" Руссо один из пер- сонажей, савойский викарий, наблюдая со своим воспитанником за восходом солнца над горами, излагает ему основы своеобразной естественной религии, или религии природы.
Вопросы:
*0п a souvent reproché aux jansénistes d'être des sortes de protestants inavoués. Que pensez-vous de ce grief?
**Expliquez la vérité et la profondeur de cette formule.
VIEUX PROTESTANTS DU PAYS CÉVENOL
Si la France est la «fille aînée de l'Église», elle est aussi la patrie de Calvin; et la Réforme s'y est implantée assez profondément pour que la révocation de l'Edit de Nantes (1685) ou les persécutions des «Missionnaires bottés» qu'étai- ent les dragons du roi fussent impuissantes à l'extirper. Tout au plus ces persécutions firent-elles du protestant français un homme durci dans sa foi et prêt à tout souffrir pour elle.
ANDRÉ GIDE, élevé lui-même dans la religion réformée, a pu connaître encore, dans son enfance, de ces vieux huguenots des Cévennes, en qui s'était perpétué le souvenir des épreuves de jadis et qui en avaient conservé comme une rudesse invétérée.
Mon grand-père était mort depuis assez longtemps lorsque je vins au 'monde; mais ma mère l'avait pourtant connu, car je ne vins au monde que six ans après son mariage. Elle m'en parlait comme d'un huguenot austère, entier, très grand, très fort, anguleux, scrupuleux à l'excès, inflexible, et poussant la confiance en Dieu jusqu'au sublime*. Ancien président du tribunal d'Uzès, il s'occupait alors presque uniquement de bonnes œuvres et de l'instruction morale et religieuse des élèves de l'école du Dimanche.
En plus de Paul, mon père, et de mon oncle Charles, Tancrède Gide avait eu plusieurs enfants qu'il avait tous perdus en bas âge, l'un d'une chute sur la tête, l'autre d'une insolation, un autre encore d'un rhume mal soigné; mal soigné pour les mêmes raisons apparemment qui faisaient qu'il ne se soignait pas lui-même. Lorsqu'il tombait malade, ce qui du reste était peu fréquent, il prétendait ne recourir qu'à la prière; il considérait l'intervention du médecin comme indiscrète, voire impie*, et mourut sans avoir admis qu'on l'appelât.
Certains s'étonneront peut-être qu'aient pu se conserver si tard ces formes incommodes et quasi paléontologiques de l'humanité; mais la petite ville d'Uzès était conservée tout entière; des outrances comme celles de ,mon grand-père n'y faisaient assurément point tache; tout y était à l'avenant1; tout les expliquait, les motivait, les encourageait au contraire, les faisait sembler naturelles; et je pense du reste qu'on les eût retrouvées à peu près les mêmes dans toute la région cévenole, encore mal ressuyée2 des cruelles dissensions religieuses qui l'avaient si fort et si longuement tourmentée (...).
Ceux de la génération de mon grand-père gardaient vivant encore le souvenir des persécutions qui avaient martelé leurs aïeux, ou du moins certaine tradition de résistance; un grand raidissement intérieur leur restait de ce qu'on avait voulu les plier. Chacun d'eux entendait distinctement le Christ lui dire, et au petit troupeau tourmenté: «Vous êtes le sel de la terre; or si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on?»...
Et il faut reconnaître que le culte protestant de la petite chapelle d'Uzès présentait, du temps de mon enfance encore, un spectacle particulièrement savoureux. Oui, j'ai pu voir encore les derniers représentants de cette génération de tutoyeurs de Dieu assister au culte avec leur grand chapeau de feutre sur la tête, qu'ils gardaient durant toute la pieuse cérémonie, qu'ils soulevaient au nom de Dieu, lorsque l'invoquait le pasteur, et n'enlevaient qu'à la récitation de «Notre Père...». Un étranger s'en fût scandalisé comme d'un irrespect, qui3 n'eût pas su que ces vieux huguenots gardaient ainsi la tête couverte en souvenir des cultes en plein air et sous un ciel torride. dans les replis secrets des garrigues, du temps que le service de Dieu selon leur foi présentait, s'il était surpris, un inconvénient capital4**.
ANDRÉ GIDE. Si le grain ne meurt (1926).
Примечания:
1. Все здесь было в таком же роде. 2. Не вполне оправившийся (букв, просохший). 3- A pour antécédent un étranger. 4. Au sens propre: mortel (qui coûte la tête).
Вопросы:
* Expliquez les expressions: «Poussant la confiance en Dieu jusqu'au sublime.» — Et, Plus bas: «II considérait l'intervention du médecin comme impie.»
** Montrez que l'écrivain a gardé un grand respect pour ces huguenots d'autrefois
UN ANTICLÉRICAL: LE PHARMACIEN HOMAIS
L'irrévérence, qui est un des traits fondamentaux du caractère gaulois, s'est traduite, sur le plan religieux, dans le double mouvement de la libre pensée et de l'anticléricalisme, dont les attaches, en France, sont anciennes et protondes. A cet égard, le voltairianisme s'insère tout naturellement dans une des traditions séculaires de l'esprit français. Encore convient-il de ne pas le confondre avec la caricature qui en a souvent été faite et que représente si bien le personnage créé par FLAUBERT — ce pharmacien Harnais, devenu un des «type» les plus célèbres de la littérature française.
«Qu'y a-t-il pour votre service, monsieur le curé? demanda la maîtresse d'auberge, tout en atteignant sur la cheminée un des flambeaux de cuivre qui s'y trouvaient rangés en colonnades avec leurs chandelles; voulez-vous prendre quelque chose? Un doigt1 de cassis, un verre de vin?»
L'ecclésiastique refusa fort civilement. Il venait chercher son parapluie, qu'il avait oublié l'autre jour au couvent d'Ernemont, et, après avoir prié Mme Lefrançois2 de le lui faire remettre au presbytère dans la soirée, il sortit pour se rendre à l'église, où sonnait l'Angélus'.
Quand le pharmacien n'entendit plus sur la place le bruit de ses souliers, il trouva fort inconvenante sa conduite de tout à l'heure. Ce refus d'accepter un rafraîchissement lui semblait une hypocrisie des plus odieuses.
«Taisez-vous donc, monsieur Homais! vous êtes un impie! vous n'avez pas de religion!» Le pharmacien répondit:
«J'ai une religion, ma religion, et même j'en ai plus qu'eux tous avec leurs momeries4 et leurs jongleries! J'adore Dieu, au contraire! Je crois en l'Être suprême, à un Créateur, quel qu'il soit, peu m'importe, qui nous a placés ici- bas pour y remplir nos devoirs de citoyen et de père de famille; ma.is je n'ai pas besoin d'aller, dans une église, baiser des plats d'argent, et engraisser de ma poche un tas de farceurs qui se nourrissent mieux que nous! Car on peut l'honorer aussi bien dans un bois, dans un champ, ou même en contemplant la voûte éthérée, comme les anciens. Mon Dieu, à moi, c'est le Dieu de Socrate. de Frankiin, de Voltaire et de Béranger! Je suis pour la Profession de foi du Vicaire savoyartf et les immortels principes de 89)! Aussi je n'admets pas un bonhomme du bon Dieu qui se promène dans son parterre la canne à la main, loge ses amis dans le ventre des baleines7, meurt en poussant un cri et ressuscite au bout de trois jours: choses absurdes en elles-mêmes et complètement opposées, d'ailleurs, à toutes les lois de la physique; ce qnl
nous démontre, en passant, que les prêtres ont toujours croupi dans une ignorance turpide8, où ils s'efforcent d'engloutir avec eux les populations*.
1. На палец. 2. Хозяйка ресторанчика. 3. Ангелус, колокольный звон, призываю- щий к молитве. 4. Неуместные церемонии, притворство. 5. Беранже, Пьер Жан (1780 - 1857) — французский поэт, автор песен антимонархической и антиклерикаль- ной направленности. 6. В романе Ж.-Ж. Руссо "Эмиль". 7. Намек на библейского про- рока Иону, которого проглотил кит. 8. В гнусном невежестве.
Вопросы:
* En quoi consiste le ridicule du personnage? — Montrez le tour vulgaire que prennent ses invectives.
IX. Общественная жизнь
Как и во всех крупных странах, общественная жизнь во Франции иногда бывает очень бурной. Даже чрезмерно, как кажется некоторым нашим друзьям. Все оттого, что во Франции демократия перешла не- кую грань: законодательная власть слишком часто подминает власть исполнительную, а раздробленность партий и их неспособность соз- давать прочные коалиции долгое время мешала любому правительст- ву работать согласованно и целенаправленно.
Такая ситуация объясняется многими причинами. Первая и, вне всяких сомнений, самая главная — наш национальный характер. Француз по своей натуре индивидуалист до такой степени, что ему невыносима сама мысль об объединении, а если он и пойдет на него. то уж отказаться от свободы суждений в пользу групповых интересов не согласится ни за что. Избиратель чаще обращает внимание на лич ность кандидата, чем на политическую платформу, которую тот прел ставляет. Оказавшись избранным в парламент, француз вовсе не обя зательно присоединится при голосовании к своим коллегам по поли- тической группировке. Оттого во Франции такое множество партий, оттого происходят их расколы во время работы законодательного ор- гана, оттого-то во Франции такое небывалое количество депутатов и сенаторов, именующих себя "независимыми". И в этом же причина министерских кризисов, которые до установления Пятой Республикг могли затягиваться на долгие недели...
После того как к власти пришел голлизм, бурность политическом жизни сменилась молчаливой дисциплиной, нарушаемой время о времени социальными либо студенческими волнениями, дисциплп ной, которая в конечном счете направляет движение жизни всего го- сударства.
Облик внутренней политики изменился, избрание президента рее публики всеобщим голосованием, похоже, встретило поддержку на- рода. Можно ли сказать то же самое о практике референдумов, кото- рая является необходимым следствием новой политической системы но существенно снижает значение Национального Собрания и заменяс
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парламентские дискуссии общенародным голосованием, когда необ- ходимо ответить "да" или "нет" на достаточно просто сформулиро- ванные вопросы?
Все эти факты как бы оттеняют то исключительное положение, ко- торое занял в политической жизни человек (имеется в виду де Голль), чьи инициативы не могли порой не удивлять огромное множество французов.
Что останется через некоторое время от подобной концентрации власти в руках одного человека? Сумеют ли партии, которые сейчас с трудом пытаются сблизить свои позиции, когда-нибудь противостоять такому положению? Как повлияет после де Голля на французскую политику социальное и экономическое положение страны, внешние проблемы?
Встает огромное множество вопросов, на которые сможет ответить только будущее, так как настоящее, по правде сказать, препятствует продуктивному их осмыслению.
DE LA SÉPARATION DES POUVOIRS
lapensée politique française est à l'image même du pays: aussi diverse que possible. Mais c'est cette diversité qui a sans doute induit les esprits les plus, raisonnables à chercher une sorte de solution moyenne: c'est-à-dire une -forme
de gouvernement où l'ordre soit respecté sans jamais prendre l'aspect d'une tyrannie ou d'une dictature.
C'est à cette revendication fondamentale que MONTESQUIEU, d'ailleurs visi- blement influencé par l'exemple de la Constitution anglaise, semble avoir voulu satisfaire, quand il a défini, dans son Esprit des Lois (1748), le fameux principe de la «séparation des pouvoirs».
Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoir: la puissance législative la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens1 et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil".
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les crimes, ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la puissance de juger, et l'autre simplement la puissance exécutrice de l'Etat.
La liberté politique dans un citoyen est cette tranquillité d'esprit qui provient de l'opinion que chacun a de sa sûreté; et pour qu'on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit tel qu'un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen.
Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté; parce qu'on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement.
Il n'y a point encore de liberté si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire: car le juge serait législateur. Si elle était jointe à la puissance exécutrice, ie juge pourrait avoir la force d'un oppresseur.
Tout serait perdu si le même homme ou le même corps des principaux ou des nobles, ou du peuple, exerçaient ces trois pouvoirs: celui de fair des lois, celui d'exécuter les résolutions publiques et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers*. (...)
La puissance de juger ne doit pas être donnée à un sénat permanent mais exercée par des personnes tirées du corps du peuple4 dans certains
temps de l'année, de la manière prescrite par la loi, pour former un tribunal qui ne dure qu'autant que la nécessité le requiert.
De cette façon, la puissance de juger, si terrible parmi les hommes, nétant attachée ni à un certain état, ni à une certaine profession, devient, pour ainsi dire, indivisible et nulle5 On n'a point continuellement des juges devant les yeux; et l'on craint la magistrature, et non pas les magistrats.
Il faut même que dans les grandes accusations le criminel, concurrem- ment avec la loi, se choisisse des juges; ou, du moins, qu'il en puisse récuser6 un si grand nombre que ceux qui restent soient censés être de son choix.
Les deux autres pouvoirs7 pourraient être donnés à des magistrats ou à des corps permanents, parce qu'ils ne s'exercent sur aucun particulier, n'étant, l'un, que la volonté générale de l'Etat, et l'autre, que l'exécution de cette volonté générale.
Mais si les tribunaux ne doivent pas être fixes, les jugements doivent l'être à un tel point qu'ils ne soient jamais qu'un texte précis de la loi. S'ils étaient une opinion particulière du juge, on vivrait dans la société sans savoir précisément les engagements que l'on y contracte.
Il faut même que les juges soient de la condition de l'accusé, ou ses pairs, pour qu'il ne puisse pas se mettre dans l'esprit qu'il soit tombé entre les mains de gens portés à lui faire violence**.
MONTESQUIEU. Esprit des Lois, XI, vi (1748). Примечания:
1. Законы, регулирующие взаимоотношения между нациями (gent signifiait autrefois nation). 2. Законы, регулирующие отношения между гражданами государства (латинское civis). 3. Предпринимает превентивные меры против вторжений. 4. Мон- тескье имеет в виду форму демократии, существовавшую в древних Афинах. 5. Неде- лимой и ничьей. 6. Отвергнуть их в качестве судей. 7. Законодательная и исполни- тельная власть.
Вопросы:
* Faites ressortir la précision avec laquelle Montesquieu définit la séparation des Pouvoirs.
** Pourquoi l'écrivain -prend-il de si grandes précautions à l'égard de la justice et des tribunaux? Ces précautions vousfaraissent-elles, aujourd'hui, aussi nécessaires?
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