Студопедия

КАТЕГОРИИ:


Архитектура-(3434)Астрономия-(809)Биология-(7483)Биотехнологии-(1457)Военное дело-(14632)Высокие технологии-(1363)География-(913)Геология-(1438)Государство-(451)Демография-(1065)Дом-(47672)Журналистика и СМИ-(912)Изобретательство-(14524)Иностранные языки-(4268)Информатика-(17799)Искусство-(1338)История-(13644)Компьютеры-(11121)Косметика-(55)Кулинария-(373)Культура-(8427)Лингвистика-(374)Литература-(1642)Маркетинг-(23702)Математика-(16968)Машиностроение-(1700)Медицина-(12668)Менеджмент-(24684)Механика-(15423)Науковедение-(506)Образование-(11852)Охрана труда-(3308)Педагогика-(5571)Полиграфия-(1312)Политика-(7869)Право-(5454)Приборостроение-(1369)Программирование-(2801)Производство-(97182)Промышленность-(8706)Психология-(18388)Религия-(3217)Связь-(10668)Сельское хозяйство-(299)Социология-(6455)Спорт-(42831)Строительство-(4793)Торговля-(5050)Транспорт-(2929)Туризм-(1568)Физика-(3942)Философия-(17015)Финансы-(26596)Химия-(22929)Экология-(12095)Экономика-(9961)Электроника-(8441)Электротехника-(4623)Энергетика-(12629)Юриспруденция-(1492)Ядерная техника-(1748)

Synonymes 2 страница




J. Dubois, H. Mittérand estiment que la suffixation est en pleine vie [Dubois 1962, Mittérand 1963]. La suffixation est répandue dans la publicité.

D’après leur origine les suffixes français se subdivisent en suffixes populaires et suffixes savants.

Donc, les mots savants se forment d’après des modèles savants, les mots populaires − d’après des modèles populaires.

Les suffixes populaires:

-aison floraison

-té beauté, conté

-eur chanteur

-ier plombier

-oir arrosoir

-ien gardien

-ois villageois

-eau lionceau

-esse tristesse

-age mariage

-ure allure

Les suffixes savants:

-isme laxisme

-iste illusioniste

-ité responsabilité

-sure mesure

-ature température

-aire propriétaire

-ateur animateur

Certains de ces suffixes sont alors doublets étymologiques:

-aison – ation

-ure – ature

-oir – atoire

-eur – ateur et d’autres.

Outres ces deux groupes de suffixes il faut mentionner les suffixes empruntés:

-ard (germanique) bavard

-ing (anglais) living

-er (anglais) speaker

-esque (italien) bourlesque

-asque (italien) bourrasque

Dans la langue française il y a des suffixes synonymiques: -eur, -iste, -ier,- et, -elet (les diminutifs – jardinet, enfantelet).

Il ne faut pas confondre les suffixes homonymiques: -eur (acteur) et- eur (longueur).

Les suffixes peuvent jouer également le rôle stylistique.

Parmi les suffixes les plus répandus dans la langue moderne on peut citer:

-ique− scientifique

-isme (courants politiques, sociaux etc) gauchisme, alcoolisme

-iste (représentants de ces courants) gauchiste, romaniste

-logue (personne qui s’occupe d’une science) cardiologue, météorologue

-age, -isation (terminologie) galvanisation,

-aille, -ouille, -ot, -asse (sens péjoratif dans l’emploi argotique) écrivailler, vivoter, barbouiller, écrivasser.

La préfixation représente la formation des mots avec les préfixes. Les savants la considèrent comme un des sous-types de l’affixation. Mais les premiers romanistes comme F. Ditz, A. Darmesteter les considéraient comme des mots composés. Ils se basent sur ce que les préfixes français remontent aux prépositions latins. Mais leur faute est de confondre la diachronie et la synchronie.

La fonction des préfixes est différente de celle des suffixes:

1. Ils ont une nuance concrète (pas abstraite). Grâce à la corrélation avec les prépositions: s’appuyer contre – contredire, non-agression.

2. Ils ne jouent pas de rôle morphologique (ne caractérisent pas une partie du discours) − défaire – désanchatement.

3. Ils ne servent pas de transpositeurs: faire – défaire, possible – impossible.

D’après leur origine on distingue les préfixes savants et populaires.

Il y a des préfixes - doublets:

pro – pour projeter – pourvoir

dis – dé dissocier – débarquer

inter – entre international – entreprise

Les préfixes populaires sont plus usités. Parmi les préfixes les plus répandus dans la langue moderne on peut mentionner:

anti- (du grec, terminologie savante et politique) antiaméricain, antirouille

para - (emprunt à l’italien; sens de “protection”) parapluie, paravent

co-, syn - (unification) coopération, synérgie

anté-, post-, trans- (rapports de temps et d’espace) antéposition, postposé, transaction

dé-, in -, mé-, contre - (action contraire, négation, privation) dégraisser, déplaire, médire, contre-révolutionnaire

extra-,super, ultra, (la haute qualité: s’emploient dans la publicité) ultra doux, superactif, extrafin

re- (répétition de l’action) recommencer, retracer.

Souvent le même préfixe peut être présenté sous des formes différentes: i n-, il-, ir-, im-, ce qui est dû aux changements phonétiques, ce sont les variantes du préfixe. Parfois le même préfixe peut avoir plusieurs significations: défaire – action contraire, dérouter – éloignement, dégraisser – privation. Il s’agit alors de la polysémie du préfixe. Il existe également la synonymie préfixale. Par exemple, les préfixes négatifs sont synonymiques: dé-, in-, mé-, contre-, é-, anti-, a-.

Dans la langue française il y a encore un procédé de dérivation des mots qui s’appelle la parasynthèse. Il s’agit de la formation des mots à l’aide d’un préfixe et d’un suffixe à la fois. Par exemple, désodoriser.

La dérivation regressive – c’est la formation des mots par le retranchement d’un morphème: oublier – oubli, adresser – adresse.

3.2. La dérivation impropre – c’est la transposition, quand un mot passe d’une catégorie lexico-grammaticale à une autre. Le mot reçoit une fonction nouvelle qui n’est pas liée au changement de la forme. Elle se fait sans recourir aux affixes: – dîner – le dîner, beau – le beau.

D’abord c’est le changement de la fonction syntaxique du mot:

Dans cette salle il y a beaucoup de tables. 2. Beaucoup sont appelés à prendre part.

Puis il s’emploi avec les marques d’une autre partie du discours. Autrefois ce processus était répandu.

Il existe quelques types de dérivation impropre:

1. La substantivation: grâce à l’article n’importe quel mot devient substantif:

a). Infinitif → Nom: le plaisir, le loisir.

Ce modèle a été productif en ancien français, mais pas aujourd’hui.

b). Adjectif → Nom. Les adjectifs qui désignent les qualités morales deviennent noms: le fou, le vieux.

On forme également les notions abstraites: froid – le froid, les couleurs: le bleu “комбинезон”.

c). Participe → Nom: un étudiant, le passé, un militant, la dictée.

d). Groupements de mots → Nom: un je ne sais quoi, les on dit, les qu’en dira-t-on.

2. L’adjectivation consiste à faire passer des participes présents, des noms aux adjectifs:

une rose – une robe rose

une amie – une dame amie

blessé – un soldat blessé

pressé – un pas pressé.

Parfois l’orthographe peut changer: fabriquant − fabricant.

3. L’adverbialisation.

a). Il y a une série d’adjectifs monosyllabes qui s’emploient comme adverbes: faux (chanter faux)

net (s’arrêter net)

haut (parler haut)

b) Il y a les prépositions qui s’emploient comme adverbes: trop de silence autour.

4. La formation des verbes. Il faut ajouter la désinence au substantif et aux adjectifs: patron – patronner, blanc – blanchir.

Les substantifs donnent les verbes du 1er groupe, les adjectifs – du 2-ème groupe.

La grammaticalisation – c’est un procédé sémantique qui consiste en passage des mots indépendants à la catégorie des mots-outils ou des morphèmes: casa – chez, homo – homme.

C’est un processus lent qui dure des siècles.

3.3. Les mots composés ce sont des mots qui représentent l’unité de deux radicaux. Le problème qui se pose est de les délimiter des locutions phraséologiques. Il y a deux critères:

1. Le critère sémantique [Guiraud 1964]. L’union de deux mots donne une idée nouvelle qui n’apparaît pas dans les locutions phraséologiques. Elle s’appelle l’intégrité sémantique.

2. Le critère formel [Смирницкий 1956]. Les mots composés possèdent l’intégrité formelle qui se manifeste à quelques niveaux:

a) phonétique: il y a une différence de prononciation entre les éléments des mots composés et des mots indépendants: vinaigre et vin aigre.

b) morphologique: il s’agit de la non-conformité de la structure morphologique du mot composé avec celle du groupement de mots gendarmes et gens d’armes.

Il n’y a qu’une marque formelle du pluriel pour les mots composés.

c) syntaxique: il n’y a pas de rapports syntaxiques entre les parties des mots composés: le rouge-gorge−une robe rouge.

Dans le premier cas il s’agit du mot composé qui représente un terme de la proposition, dans le deuxième cas nous sommes en présence des rapports syntaxiques: sujet (ou complément d’objet) – complément attributif.

d) graphique. Les radicaux grecs sont réunies par la voyelle copule: radi o diffusion, lexic o logie.

Les traits particuliers des mots composés:

1. Ils gardent les vestiges de l’ancienne syntaxe.

2. Aucun élément ne peut être infercalé entre les racines: un laisser-passer − je ne vous laisse pas passer.

3. Ils se forment d’après les modèles suivants:

N+N – oiseau – mouche, wagon – lit

Adj+N – gentihomme

N+Adj – sang-froid

N+de+N – eau-de-vie

Adv+N – arrière-plan

Pr+N – sans-souci

V+N – brise-glace

Adj+O+Adj – franco-indien.

3.4. L’abréviation forme une couche de mots spéciale du point de vue stylistique. Les mots abrégés appartiennent au langage familier. Ils peuvent pénétrer dans la langue commune: métro, vélo, sténo.

Ce sont les variantes des mots, car le sens reste le même. Une sorte spéciale d’abréviations s’appelle les sigles, mots formés des initiales des mots composants: ONU, CGT, PJB, VIP, TGV.

Il existe encore un type d’abréviation qui s’appelle le téléscopage: il s’agit de le fusion du début d’un mot et de la deuxième partie d’un autre:

eurovision ( de télévision et européenne)

altiport ( de port et altitude)

motel ( de hôtel et moto)

 

Devoirs d’autocontrôle:

 

1. Définissez la différence entre l’analyse morphémique et l’analyse formative.

2. Faites l’analyse formative et morphémique des mots suivants:

  Analyse formative Analyse morphémique
Déraillement    
Bétonnage    
Dégraissage    
Inadorable    
Souterrain    

3. Analysez les mots ci-dessous: a) du point de vue de l’analyse formative; b) du point de vue de l’analyse morphémique; Précisez les cas où la décomposition du mot dérivé est la même pour l’analyse morphémique et formative.

débloquer, déblocage, alunissage, gratte-ciel, égalité, interchangeable, décollage, immoraliste, dépouillement, superproduction, insolent, antirouille, anticommunisme, superluxueux, inimitable, irrespectueux, respectueux, antiraciste, systémique, immobile, mollesse, impuissance, reparler, rapiècement, superposition, hypersensibilité.

4. Indiquez les procédés à l’aide desquels sont formés les dérivés suivants:

aristocratie, antibrouillard, maisonnette, presse-papier, (le) devoir, motel, refaire, bulgare, décafeïné, délicatesse, grandeur, thermonucléaire, alunissage.

5. Mettez dans la colonne gauche les dérivés où les affixes peuvent être nommés éléments formateurs, et dans la colonne droite – les dérivés dont les affixes ne servent pas d’éléments formateurs:

Eléments formateurs

détacher, silhouette, découpeur, découper, entraînement, allegresse, enivrer, enivrement, ennoblissement, enregistreur, inflexibilité, inflexible, appauvrissement, applaudissement.

6. Trouvez les mots, formés avec les préfixes ci-dessous:

semi- (lat.) – hémi- (grec); bi- (lat.) – di- (grec); anté- (lat.) – pro- (lat.) – pro- (grec); co- (m) – syn- (grec); super- (lat.) – épi- (grec); post- (lat.) – méta- (grec); aqua- (lat.) – hydro- (grec); multi-, pluri- (lat.) – poly- (grec).

7. D’après quels modèles sont formés les mots ci-dessous: architype, téléfilm, redoubler, décoller, dépressuration, entretenir, illégal, amoral, découpage, blancheur, électoraliste, glissade, mangeaille, mécénariat, douceâtre, vivoter, embellir, extradur, ensoleillé, emmener, dégraisser, dépécer, approcher, édenté, incolore, rétroviseur, intoxiquer, garagiste, chanteur, mangeur.

Formez les significations formatives pour chaque dérivé.

Trouvez les cas de la polysémie ou de la synonymie affixales.

8. En analysant les exemples ci-dessous, établissez leur appartenance à tel ou tel modèle de formation:

ultrasensible, grisoumètre m, tête-à-queue m, franc-jeu m, troposphère m, technopole m, taille-crayon m, plate-forme, en-cas, contre-terroriste m, non-dit m, ultra-court, crève - de-faim m, plateau-repas m, en-dehors m, allume-cigare m, contre- productif, chez-soi m, ci-présent, technostructure f, thermodurcissable, ci-inclus, contre-braquer, non-aligné, outre-atlantique, contre-société, plus-value f, gyrophare f, thermonucléaire, parler-vrai m, moins-dit m.

9. Définissez le procédé de la formation des mots ci-dessous:

1. Elle a l’air d’une héroïne en se faisant applaudir par des sous-stars.

2. On distingue la culture et la contre-culture qui ne les inspiraient jamais.

3. Aux yeux du sous-continent, Sonia incarne toutes les femmes modèles.

4. Un moine se met dans l’état de non-pensée.

5. Nous voulons que l’Europe soit le premier éco-continent de la planète.

6. Et ceux qui croient aux fantômes agacent plus encore, et ceux qui propagent cette croyance méritent de finir comme marque-page séché dans un grimoire.

10. a) Nommez les sigles que vous connaissez et déchiffrez-les.

Que désignent les sigles ci-dessous?

C.N.R.S.; R.T.L.; P.M.I.; P.M.E.; S.A.M.U.; E.N.A.; C.A.P. E.S.; B.d.; S.N.S.F; J.O.; T.V.A.; I.N.S.E.E.; K.O.; T.G.V.; R.T.T.; I.U.T.;A.F.P.; P.N.B.;A.N.P.E.;U.E.;C.N.R.S.;I.E.P.;V.I.P.; OVNI;

OS; O.R.T.F.

b) Quels sont les dérivés des sigles ci-dessous? Que signifient-ils?

E.N.A.; C.A.P.E.S.; C.G.T.; P-DG.; W.- C.; O.N.U.; S.M.I.C.;OVNI.

 

 

Thème №9. La phraséologie.

Problèmes à étudier:

 

1. Les traits distinctifs des phraséologismes.

2. La classification des phraséologismes.

3. Les particularités des locutions phraséologiques.

 

1. La phraséologie c’est une brache de lexicologie qui est un peu à part, car elle n’étudie pas les mots, mais fixe pour son objet les groupements de mots stables, des constructions syntaxiques qui sont des équivalents des mots. Dans chaque langue il existe des groupements de mots passagers et stables. Les groupements de mots passagers se forment d’après des lois de la syntaxe, ce sont des mots qui se combinent librement au moment de la parole. Les mots, composant des groupements phraséologiques passagers, peuvent se combiner librement avec d’autres mots. Ils gardent leur sens, et le sens du groupement de mots passagers peut être considéré comme ensemble des sens des mots composants.

Les groupements de mots stables existent dans la langue tout faits. On ne les forme pas au moment de la parole, on les reproduit. Les éléments des groupements de mots stables ont perdu leur indépendance. Les groupements stables expriment une seule idée, leurs éléments expriment une idée unique, ils sont considérés dans leur unité indissoluble. Ainsi, tenir la tête – «держать голову» est un groupement de mots libre; tenir tête à quelqu’un − «оказывать сопротивление» – un groupement de mots stable.

Les groupements stables ont pour base les groupements libres qui, étant fréquemment employés, ont perdu leur autonomie et ont reçu leur caractère imagé.

Certains linguistes ont des problèmes en ce qui concerne la délimitation des groupements stables et des groupements passagers car les critères sont très variés. Certains linguistes ne reconnaissent que l’existence des groupements stables (Nyrop, Sechehaye).

Les locutions phraséologiques se distinguent des groupements de mots libres conformément à trois indices [Bally 1965, Guiraud 1964, Назарян 1976, Шанский 1968]:

1. Unité de forme et de sens.

2. Ecart de la norme grammaticale.

3. Valeurs métaphoriques particulières.

1. L’unité de forme et de sens des locutions phraséologiques se manifeste dans ce que, du point de vue sémantique et structural, elles sont indissolubles, elles forment une unité: rompre les chiens; ni peu, ni prou. Leurs composants sont si étroitement liés que le sens de la locution phraséologique ne s’explique pas à partir des sens des éléments composants: courir comme un dératé (courir très vite), manger la grenouille (dépenser l’argent de l’autrui). Dans ce cas il s’agit du caractère idiomatique de la locution phraséologique (идиоматичность). Son degrès peut être plus ou moins élevé. Par exemple, dans la locution phraséologique changer de disque (changer le sujet de la conversation) le degrès du caractère idiomatique est plus bas que dans la locution phraséologique rompre les chiens (faire cesser la conversation indésirable).

Les locutions phraséologiques représentent une unité syntaxique: elles jouent le rôle d’un terme de la proposition: cela coûte les yeux de la tête (très cher) est un complément circonstanciel de quantité. Il est alors évident qu’il est impossible de remplacer un composant de la locution phraséologique par un synonyme, mais on remplace toute la locution par un mot, qui est synonymique à toute la locution. Par exemple, prendre ses jambes à son coup – fuir. Ce mot s’appelle terme d’identification [Bally].

2. L’écart de la norme grammaticale prévoit la présence dans la locution phraséologique d’ un archaïsme grammatical ou lexical. L’archaïsme lexical c’est un mot vieilli, qui ne s’emploie plus indépendamment, mais il se conserve dans les locutions phraséologiques idiomatiques. Par exemple, se tenir coi, avoir maille à partir avec.

L’archaïsme grammatical représente les vestiges de l’ancienne grammaire, il ne correspond pas à la norme de la langue actuelle (par exemple, l’absence de l’article, les vestiges de l’ancienne déclinaison): avoir peur (absence de l’article), c’est la que gît le lièvre(l’ordre des mots).

3. Le caractère métaphorique des locutions phraséologiques c’est leur particularité typique. Cela est lié avec ce qu’à la base des locutions phraséologiques se trouvent toujours les groupements de mots libres. Il se produit le processus suivant: quelque sème peu important résultant de la fusion des sens des éléments composants devient base du processus de croisement de sèmes (voir thème №4), ce qui crée l’effet métaphorique de la locution phraséologique. Par exemple: tenir tête (groupement de mots libre) donne le sens idiomatique métaphorique à la locution phraséologique tenir tête à quelqu’un.

 

2. On peut classer les phraséologismes à partir des critères différents.

1) D’après leur origine. On distingue les locutions phraséologiques d’origine française (poser un lapin à quelqu’un, faire Charlemagne) et les locutions phraséologiques empruntés (guerre froide).

2) D’après leur structure grammaticale on distingue les locutions phraséologiques substantivales (une oie blanche), adjectivales (dur à la détente), verbales (être près de ses sous), adverbiales (à la vas et je te pousse).

3) D’après le critère communicatif on distingue les locutions phraséologiques communicatives et non-communicatives. Les premières comportent des rapports de prédicativité, par exemple, la fin couronne l’oeuvre, qui va à la chasse perd sa place. Les secondes ne servent qu’à nommer: la corne d’abondance.

4). D’après le critère sémantique. Cette classification est la plus importante pour la lexicologie. Ch. Bally a élaboré la classification des locutions phraséologiques [Bally 1965]. Sa classification est basée sur le critère sémantique. Il ne prend pas en considération les particularités grammaticales des locutions phraséologiques.

Il distingue trois catégories:

1. Groupements de mots libres.

2. Séries phraséologiques (la cohésion des termes n’est que relative, ce sont les groupements relativement libres).

3. Unités phraséologiques où la cohésion est absolue.

V.V.Vinogradov a développé l’idée de Ch. Bally. Sa classification s’appuie sur celle de Ch.Bally, mais il s’y est ajouté le degré de la cohésion sémantique des éléments [Виноградов 1965]. Il distingue:

1. Les groupements soudés – les soudures (фразеологические сращения).

2. Les ensembles phraséologiques (фразеологические единства).

3. Les combinaisons phraséologiques (фразеологические сочетания).

Les soudures – sont des groupements dont le sens est conventionnel (comme des mots non-motivés). Leur sens ne peut pas être expliqué par celui des mots composants: c roquer les marmots, avoir du pif, faire long feu, rompre les chiens. C’est l’histoire qui permet d’expliquer leur sens:

Ne pas être dans son assiette – est basé sur l’oubli de l’image qui était à la base (assiette – manière d’être).

Mettre au violon − sur l’épisode oublié quand on mettait le serf dans une chambre isolée avec un violon pour le punir).

Avoir maille à partir avec quelqu’un – sur l’idée de partager l’argent avec quelqu’un.

Poser un lapin à quelqu’un – il s’agit des trucs d’un prestidigitateur.

Parfois les soudures contiennent des archaïsmes grammaticaux et des archaïsmes lexicaux: à la queue leu leu (à la queue du loup); absence de l’article – archaïsme grammatical, leu − archaïsme lexical. Lans la locution phraséologique a voir maille à partir avec quelqu’un, maille, partir sont des archaïsmes lexicaux: maille voulait dire monnaie, partir − partager.

Les ensembles phraséologiques sont des unités phraséologiques motivées qui peuvent être comprises à partir des significations des mots composants, pris au sens figuré. Le sens est compréhensible. Sauter aux yeux, avoir la langue bien pendue, prendre quelqu’un la main dans le sac.

Cette motivation est relative. Les soudures et les combinaisons phraséologiques appartiennent au vocabulaire. Ils sont des équivalents des mots.

Les combinaisons phraséologiques sont des groupements relativement libres. Les combinaisons phraséologiques ne jouent pas le rôle des membres de la proposition. Un des leurs composants a une signification phraséologique liée et l’autre est libre. La signification liée est entravée par l’usage, l’emploi. Par exemple, rompre les liens d’amitié, mais pas déchirer ou casser.

Les combinaisons phraséologiques devenues imagées peuvent être considérées comme soudures ou ensembles phraséologiques (rompre la paille avec quelqu’un – se brouiller).

Selon P. Guiraud il faut distinguer deux types de groupements de mots.

1. Locutions phraséologiques proprement dites.

2. Unités analytiques (les mots analytiques).

Entre ces deux types il y a beaucoup de commun:

1. Une certaine stabilité qui consiste en ce que les locutions ne sont pas créées au moment de la parole, ils existent dans la langue comme des mots. Ils ont une fonction nominative – servent à nommer.

2. Absence de l’intégrité formelle (раздельнооформленность) consiste en ce qu’on peut intercaler un élément entre les parties composantes (la négation, l’inversion, l’ordre des mots):. p erdre la tête, ne pas perdre la tête, prendre fuite, la fuite qu’il a prise.

3. Un sens unitaire, avoir peur – craindre.

Elles se distinguent par:

a). Les unités analytiques sont formées d’après un modèle: avoir peur, avoir soif (le même modèle).

b). Ces unités possèdent une communauté sémantique: homme d’état, homme d’affaire, homme de lettres. Homme joue le le rôle du suffixe d’agent.




Поделиться с друзьями:


Дата добавления: 2015-07-02; Просмотров: 1951; Нарушение авторских прав?; Мы поможем в написании вашей работы!


Нам важно ваше мнение! Был ли полезен опубликованный материал? Да | Нет



studopedia.su - Студопедия (2013 - 2024) год. Все материалы представленные на сайте исключительно с целью ознакомления читателями и не преследуют коммерческих целей или нарушение авторских прав! Последнее добавление




Генерация страницы за: 0.114 сек.