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Evolution de la norme orthoepique




ORTHOEPIE

Le terme orthoepie (du grec orthos "droit" et epos "parole") désigne une branche de la phonétique qui étudie l'ensemble des règles de la prononciation correcte à une époque donnée. Elle enseigne "quelles doivent être la juste répartition et l'utilisation des sons et des autres éléments phoniques dans les mots et le langage suivi" [102, p.10]. L'orthoepie se présente alors comme une discipline normative ayant pour objet d'étude les normes phonétiques d'une langue.

Généralement on distingue en linguistique deux types de norme: la norme prescriptive ou codifiée qui est l'ensemble des règles à suivre incarnées dans les manuels et les dictionnaires et associées à l'idée de prescription, de correct ou incorrect; la norme objective ou forme d'expression commune au plus grand nombre d'usagers, c'est l'usage courant observe' dans une communauté' linguistique donnée.

Le terme usage employé7 actuellement pour désigner la norme

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objective semble plus justifié' car il permet d'éliminer l'aspect prescriptif qui s'ajuste mieux au terme norme. Ainsi il convient de distinguer entre la norme et l'usage.

La norme et l'usage se recouvrent en grande partie dans une langue mais il reste des zones marginales de l'usage hors de la norme et vice versa. Cela s'explique par l'existence d'un décalage entre la codification et l'usage, d'autant plus que l'usage est en état d'évolution permanente.

La norme orthoepique du français littéraire s'est développée à la base du dialecte de l'Ile-de-France, le francien. Le pouvoir centralisant du francien était tel que, malgré' les nombreuses déviations et variations, la prononciation du français à l'époque de sa stabilisation était beaucoup plus unifiée que celle des autres pays de langues romanes, en particulier de l'Italie.

C.F. de Vaugelas, grammairien français du XVIIe siècle a décrit le premier la norme de la prononciation dans ses fameuses Remarques sur la langue française. Le "bon usage" (langue littéraire) est modelé par Vaugelas sur la prononciation des "honnêtes gens" groupés autour du roi: essentiellement parisienne, elle exclut des éléments provinciaux, essentiellement aristocratique, elle exclut des éléments populaires.

A travers les siècles les règles orthoépiques du "bon usage" formulées par Vaugelas, domaine priviligie' de la Cour, ensuite de la haute bourgeoisie parisienne, restaient en vigueur dans la langue française. Toutes les autres variétés de la prononciation qui ne correspondaient pas a cette norme étaient jugées comme une grave erreur sinon comme ridicules ou grossières.

Il est vrai que l'époque de Vaugelas n'est plus là et le public des usagers du "bon usage" n'est plus le même. L'école, l'administration, la presse et, plus récemment, les moyens audio-visuels ont contribue' à l'extension du français littéraire sur tout le territoire de la France et qui sert désormais de moyen de communication à tous les Français cultivés. La diffusion de la langue littéraire a amené "un trouble dans la conception de la norme" [72, p.30]. Celle-ci pouvait être homogène tant qu'elle se limitait au parler de la "bonne société'parisienne"; elle ne présente plus une unité sur un grand territoire, composé' de régions qui diffèrent par leur histoire, par leur substrat dialectal, etc. Les particularités régionales ne se situent plus actuellement en dehors de la norme, elles tendent à pénétrer au-dedans. Qu'est-ce qui se passe alors dans le domaine de la prononciation?

Selon A.Sauvageot [99, p.152], les changements survenus dans le français littéraire e'pargnent la prononciation moins que tout autre

aspect de la langue. A cause de l'influence unificatrice des moyens audio-visuels la prononciation "normale" ou "standardisée" s'est étendue à la majorité des couches sociales et à la plus grande partie du territoire tout en assimilant des traits sociaux et régionaux. On est en présence non pas d'un seul "bon usage", mais de nombreux usages. La diversité de la prononciation dépend également des facteurs stylistiques: les usages changent selon la situation de communication. En définitive, il est impossible de parler aujourd'hui de la prononciation standardisée sans tenir compte des facteurs sociaux, régionaux ou stylistiques.

La pluralité des usages dans le domaine de la prononciation actuelle n'exclut point la possibilité de définir une norme phonétique, un modèle de prestige recommandable pour tous. Selon l'avis de I.Torsoueva, le choix de ce modèle de prononciation est d'une grande importance pour l'enseignement du français langue étrangère [40, N 1, p. 73].

Peut-on choisir comme norme la prononciation parisienne? Il est difficile de donner une re'ponse affirmative à cette question sans faire quelques objections. Prise dans son ensemble, la prononciation de Paris présente beaucoup de variations suivant l'origine sociale des sujets parlants. Quant à la prononciation de la "bonne société parisienne" (aristocratie, haute bourgeoisie), considérée comme modèle de prestige jusqu'à une époque très récente et décrite dans l'ouvrage classique de P.Fouche' Traite de prononciation française, elle est marquée aujourd'hui par un nombre de traits particuliers qui permettent de distinguer ce sociolecte des autres sociolectes parisiens (voir p.159-161).

A.Martinet et H.Walter affirment qu'en matière de prononciation "l'idéal est de ne rien faire qui attire l'attention et détourne ainsi de la compréhension de ce qui est dit. A l'heure actuelle les bonnes pronon-ciatiojis sont celles qui passent inaperçues, les mauvaises celles qui vous rappellent que votre interlocuteur est de telle origine nationale, géographique ou sociale" [91, p.17-18]. Il résulte de ces réflexions que le mo^ dèle de prononciation, recommandable et digne d'être imité, est fourni par les Français cultivés, en particulier par les Parisiens cultives, dont le parler est dépourvu de traits régionaux ou sociaux trop marques. Il s'agit là d'une prononciation standardisée représentée, par exemple, dans des énoncés radiodiffusés ou télévisés, abstraction faite de certaines caractéristiques professionnelles. La prononciation des enseignants à l'étole ou à l'université"est aussi conforme à cette norme.

La prononciation des personnes même les plus cultivées n'est pas pourtant homogène: elle varie selon la situation et le but de communication. Il convient alors de déterminer non pas une norme phonétique unique du français, mais des variantes stylistiques de la norme ou plus précisément un système de normes stylistiques comportant divers degrés d'exigences orthoépiques.




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Дата добавления: 2017-01-14; Просмотров: 901; Нарушение авторских прав?; Мы поможем в написании вашей работы!


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