Студопедия

КАТЕГОРИИ:


Архитектура-(3434)Астрономия-(809)Биология-(7483)Биотехнологии-(1457)Военное дело-(14632)Высокие технологии-(1363)География-(913)Геология-(1438)Государство-(451)Демография-(1065)Дом-(47672)Журналистика и СМИ-(912)Изобретательство-(14524)Иностранные языки-(4268)Информатика-(17799)Искусство-(1338)История-(13644)Компьютеры-(11121)Косметика-(55)Кулинария-(373)Культура-(8427)Лингвистика-(374)Литература-(1642)Маркетинг-(23702)Математика-(16968)Машиностроение-(1700)Медицина-(12668)Менеджмент-(24684)Механика-(15423)Науковедение-(506)Образование-(11852)Охрана труда-(3308)Педагогика-(5571)Полиграфия-(1312)Политика-(7869)Право-(5454)Приборостроение-(1369)Программирование-(2801)Производство-(97182)Промышленность-(8706)Психология-(18388)Религия-(3217)Связь-(10668)Сельское хозяйство-(299)Социология-(6455)Спорт-(42831)Строительство-(4793)Торговля-(5050)Транспорт-(2929)Туризм-(1568)Физика-(3942)Философия-(17015)Финансы-(26596)Химия-(22929)Экология-(12095)Экономика-(9961)Электроника-(8441)Электротехника-(4623)Энергетика-(12629)Юриспруденция-(1492)Ядерная техника-(1748)

Aspect phonostylistique




Э] INSTABLE

VOYELLES

TRAITS ESSENTIELS DE LA NORME PHONETIQUE ACTUELLE

Comme le travail sur la codification de la norme phonétique actuelle est à peine commence', nous ne présentons ici que quelques traits généraux reflétant les tendances évolutives du phonétisme français qui se dégagent des enquêtes reventes (voir à ce sujet [57; 67; 78; 100; 104; 105]. Ces caractéristiques portent essentiellement sur la prononciation neutre, non marquée sur le plan stylistique bien qu'elles se retrouvent, avec diverses latitudes de variation, dans tous les styles du langage oral (les traits phonostylistiques du français moderne sont décrits dans le chapitre "Aspect phonostylistique").

Les tendances principales qui régissent de nos jours la repartition des voyelles dans les mots et le discours suivi peuvent çtre classées en deux catégories: c'est Га t t é n u a t i о n de la distinction entre les timbres vocaliques et de nombreux flottements dans la réalisation des voyelles. Ces particularités de distribution concernent surtout l'opposition vocalique fermée ~ouverte aussi bien que l'opposition [a] ~ [a-].

En syllabe finale ouverte, position pertinente de l'opposition [£.] ~ [e], on observe l'extension de la voyelle ouverte [€.], la réalisation de la voyelle [e] se trouvant limitée aux finales en -e', -er, -ez. Dans le cas des finales en -ai(s,t), -et (je parlais, le balai, le ballet, il répondrait) les Français ont tendance à prononcer la voyelle ouverte.

On observe certains flottements dans la réalisation des monosyllabes grammaticaux des, les, mes, tes, ses, ces ainsi que des mots (je) sais, (je) vais, gai prononcées plus fréquemment avec la voyelle ouverte [e].

On constate une nette tendance à- confondre les formes prononcées du futur simple et du conditionnel pre'sent, toutes les deux étant realise.es avec la voyelle ouverte [e. ]:

Si j'avais plus de patience, je passerais [pasVe] dans une autre section.

Vers la fin de l'année je passerai [poste] dans une autre section où je ferai [faVt] de l'histoire de l'Union Soviétique.

En syllabe ouverte non finale (position interne) les réalisations de [£.], [e] sont encore plus variées. Trois tendances principales régissent la répartition des deux voyelles en cette position: la tendance à réaliser le timbre ouvert en dépit de la graphie (téléphone [t&k-fon], dépêcher [d£.pe|e], école [fckol] 1; l'emploi fréquent d'un timbre moyen fE[

^A.Sauvageot écrit que la prononciation standardisée re'pugne à prononcer fermée une voyelle qui se trouve en syllabe ouverte à l'intérieur du mot [100,p.l24].

(maison [mEzj], paisible [pEzibJJ, économie [Ekjnomi]); la manifestation de l'harmonisation vocalique: on a plus de chance de réaliser la voyelle fermée dans le mot plaisir [plezir] que dans le mot plairait qui serait plutôt prononcé comme [pitre] ou [plEre.].

En dehors de la position finale absolue où la seule voyelle fermée [o] est attestée, la répartition du [o] et du [o] reste aujourd'hui très variée. Pourtant, comme les résultats des enquêtes le démontrent, les réalisations de la voyelle ouverte [a] sont très fréquentes en syllabe finale fermée aussi bien qu'en syllabe interne, ouverte ou fermée.

L'apparition du timbre fermé en syllabe finale fermée paraît être déterminée par les facteurs suivants:

1) le besoin de maintenir la différenciation des quasi-homophones saule ~ sol, paume ~ pomme, haute ~ hotte, saute ~ sotte, etc.;

2) les vestiges de l'ancien état phonétique, en particulier l'emploi du [o] à la place d'une diphtongue dans des mots de type saule, aube;

3) le maintien de la prononciation originale des mots savants en -os, -orne, -one, empruntés au latin ou au grec: arôme [arom], zone [zon], atome [atom], cyclone [siklon], mérinos [mérinos];

4) l'analogie morphologique: grosse [jros] d'après gros [gro], fausse [ fos], d'après faux [fo];

5) l'action "fermante" de la consonne [z]: rosé [roz], chose [joz], j'ose [3oz].

En syllabe non finale on observe une grande diversité dans l'emploi des deux voyelles. Ainsi pour le mot automne on atteste les réalisations suivantes: timbre ouvert [oton], timbre moyen [Ôtan], timbre ferme'

[Oton]. La même variation concerne les mots hôtel, mauvais, côtelette, coteau, etc. Pourtant, c'est la voyelle ouverte qui prédomine en cette position. On retrouve également la tendance à l'ouverture du timbre vocalique dans des mots où la position de la réalisation du [o] cesse d'être finale à cause du changement de la forme du mot ou de sa place dans la chaîne parlée: tricot [triko], mais tricoter [trikote]; stylo

[stilo], mais stylographe [stib^raf]; c'est trop [s£- tro], mais vous êtes trop aimable [uuze.t troPunabl]. Quant à la voyelle fermée [o], elle apparaît généralement devant [z] (rosée [roze], roseau [rozo], nervosité [ neri/ozite]) ou dans le cas de l'harmonisation vocalique (obus [oby], copeau [kopo]).

Les recherches phonétiques effectuées au cours des dernières années ont révélé un cas particulier de la réalisation du [o] ouvert en syllabe ouverte à l'intçrieur du mot, notamment l'avancée de cette voyelle et le rapprochement de son timbre de celui du [œ] ouvert ou du [э] instable. On entend donc: un moment [œ mamcl], automatique

[atamatik].

Les tendances évolutives épargnent l'opposition [ œ]. ~ [ 0 \ moins

que toutes les autres de la mérne corrélation, ce qui s'explique par son

rendement fonctionnel trop faible. La réalisation du timbre ouvert ou du timbre ferme' dans diverses positions de mot, a l'exception de la finale absolue, semble être largement conditionnée' par 'le contexte. Ainsi en syllabe fermée finale le seul [ #] est attes'te'devant [z], [t], [3], [tr] (creuse, fameuse, meute, feutre, Maubeuge), tandis que le seul [œ] apparaît devant [f], [v], [j], [r] (neuf,'veuve, seuil, coeur). La voyelle fermée est prononce'e dans quelques mots isole's associes ge'-neralement aux noms propres ou géographiques: Eudes [0d], Zeus [dzjjs], Pentateuque [patatjtfk]. En dehors des cas sus-mentionnés on trouve bien des mots pour lesquels la réalisation du [œ] ou du [^] se fait de façon assez aléatoire: beugle — [bœgl] ou [Ъ0д\],meugle — [mœgl] ou [m^l], meule — [mœl], ou [m01],etc.

Le contexte phonique détermine également la prononciation des voyelles [ce] et [tf] en syllabe non finale, bien que d'autres facteurs (l'harmonisation vocalique, par exemple) interviennent pour influencer leur timbre. A titre d'exemple on peut citer les mots pleureur et pleureuse: dans le premier mot on prononce la voyelle ouverte en syllabe initiale — [plœrœr], alors que dans le second on re'alise la voyelle fermée sous l'influence de la voyelle accentue'e — [pl^r^z].

Comme on a déjà constaté, la distinction entre les voyelles [a] et [CL] devient de plus en plus rare dans la prononciation actuelle, la voyelle postérieure [a] ce'dant la place à la voyelle antérieure [a]. Cependant l'élimination du [a] se révèle différente pour les monosyllabes et les polysyllabes. Dans les. mots monosyllabiques la voyelle postérieure se maintient d'une façon plus régulière, surtout après la sonante [r] et devant [s], [z]: bras [bra], trois [trwa], embarras [abara], lasse [las], basse [bas], classe [klas], vase [VQZ], etc.

Dans les mots polysyllabiques, tant en syllabe finale que non finale, ce sont les réalisations du [a] qui prédominent. Quant à la voyelle postérieure, le plus grand nombre de ses occurences se trouve dans des mots comme marâtre, noirâtre, péricrâne où l'orthographe comporte un accent circonflexe.

Il est important d'analyser la répartition des timbres de "a" dans les suffixes. Les suffixes -al, -âge et -ation sont réalise's avec la voyelle antérieure par la grande majorité des locuteurs, tandis que dans le suffixe -âtre on retrouve plus fréquemment le timbre postérieur. Pour les suffixes -ois, -able, -oire on atteste les deux timbres avec une légère prédominance de la voyelle antérieure.

Il faut encore signaler la tendance chez certains locuteurs à réaliser la voyelle avec un timbre intermédiaire plus proche néanmoins du [a] antérieur que du [a] postérieur. Les variantes de ce timbre, "les nuances d'une seule couleur" [54, p.206] sont déterminées par le contexte, le style et le débit.

Les facteurs déterminant le maintien ou la chute du [a] instable sont complexes et peuvent être classés en trois catégories: facteurs 1 i n-guistiques (entourage consonantique, position dans le mot, rythme, etc); facteurs sociaux ou re'gionau x; facteurs stylistiques.

Nous présentons ci-dessous quelques tendances générales du fonctionnement de ce son en français moderne qui se dégagent des recherches récentes (voir, p.ex., [29]) complétant largement les différentes the'o-ries, celles de M.Grammont, de P.Fouche', de P.Delattre et de certains autres linguistes.

De façon générale le [э] instable se maintient régulièrement dans le groupe de trois consonnes, lorsque deux consonnes le précèdent: appartement, une autrefois, quelque, chose, avec le, crayon, sur le, divan. Néanmoins, la loi des trois consonnes, formulée par M.Grammont, connaît certaines restrictions suivant la position du [Э] dans le mot ou le groupe accentuel, son entourage consonantique et le rythme de l'énoncé. Dans nombre de cas d'autres facteurs peuvent entrer en jeu pour influencer le maintien ou la chute du [э] instable.

L'apparition du [э] instable dans un groupe de trois consonnes atteint son maximum lorsqu'il est place' à l'intérieur du mot (joncture interne): brebis, lourdement, librement, squelette, premier. La chute plus ou moins régulière du [э] est observée dans le cas où le groupe consonantique contient au moins deux liquides [1] et [r]: (je parl(e)rai, je port(e)rai) ou si la première des deux consonnes précédant le [Э] est plus ouverte (la loi desapertures de P.Delattre):/erm(e,)tare.

A la frontière des mots (joncture externe), lorsque le [э ] se trouve en position finale, le groupe de trois consonnes ne suffit pas toujours pour son maintien. La réalisation du [э] est alors déterminée par d'autres facteurs, en particulier par l'accent et le rythme. Afin de maintenir la régularité rythmique de l'énoncé, le [э] caduc tend à apparaître à la fin du mot suivi d'un monosyllabe accentue': une'porte.'blanche, une 'bourse 'plate, une'arme 'courte. Lorsque le mot contenant le [э] à la finale est suivi d'un mot polysyllabique, il tombe facilement sans de'-truire le rythme: une 'port(e) manquée, une 'bours(e) trouve, une'arm(e) défensive. La chute du [э] instable est facilitée par l'accentuation delà syllabe préce'dant le [Э]: dans ce cas la voyelle accentuée "attire" les deux consonnes qui forment un groupe implosif habituel: il en 'parl(e) beau'coup, il le 'port(e) partout.

Le rdle du rythme dans la réalisation du [э] instable apparaît clairement dans des mots composés où l'on retrouve 'gardes-boue à côté de 'gard(e)-fran'çaise, 'porte_-plume à côté de bortfej-cigarette, 'porte-*clef à côté de lport(e)-mo'nnaie, etc.

On observe un autre cas très typique de la suppression du [э] instable dans les formes verbales suivies d'un monosyllabe (et cela malgré' la séquence: [э] caduc plus une seule syllabe) qui s'expliquerait par le fait qu'on est en présence d'une véritable joncture externe se'parant deux entités linguistiques susceptibles de commuter à l'intérieur d'une série paradigmatique, p.ex.:

gard(e)-le il parl(e) vite port(e)-le

gard(e)-les il pari(e) bien port(e)-les

gard(e) tout il parl(e) mal port(e) tout.

Le [э] instable initial du mot (petit, lever) entoure'de trois consonnes se maintient dans la majorité des cas: une petite fille, leur d£-meure, une demi-heure, une fenêtre. La suppression du [э] se fait dans des mots courants, losque la première consonne du groupe est la sonante [r]: avoir d(e)viné, leur p(e)tit-fils, par s(e)maine. Les mêmes observations peuvent être faites sur le fonctionnement du [ э] caduc dans des monosyllabes à valeur grammaticale (de, le, me, ne, etc.): je pense que, vous allez réussir, mais: j'espère qu(e) vous allez réussir.

Quant aux groupes de deux consonne s, ils représentent un contexte phonique admettant la chute d'un grand nombre de [9] instables.

A la finale du mot le maintien du [э ] ne se fait jamais (cette(e) fille, fêt(e) galante), s'il n'est pas dicté par les exigences stylistiques ou les règles de la versification.

Il est omis presque automatiquement à l'intérieur du mot (env(e)-loppe, évén(e)ment, app(e)ler, sam(e)di, achè%t(e)rai), sa prononciation étant conditionnée soit par le style, soit par le besoin de mettre en relief la syllabe ou le mot.

La réalisation du [э] dans la syllabe initiale dépend d'une part, de l'occurence du mot, d'autre part, de la fréquence du groupe conso-nantique. Dans nous v(e)nons la probabilité de la disparition du [Э] est plus grande que dans ses guenilles, vu l'emploi assez rare du dernier mot. Le maintien du [э] instable dans les squelettes peut être du a la rareté du groupe [ski] en français, aussi bien qu'à l'emploi peu fréquent du mot squelette. Quant a l'initiale absolue du mot, c'est-à-dire à la pause, la prononciation du [э] n'y pose aucun problème: demande, regarde, le? quel, debout, etc.

Dans des monosyllabes placés à l'initiale de la phrase ou du groupe après une pause le maintien du [э] instable se fait presque toujours, à l'exception de quelques cas où l'on trouve sa disparition après les const-rictives. Le pronom personnel je présente sur ce plan le plus grand nombre d'occurences: j(e) vais partir, j(e) peux t'aider, j(e) crois. Si un monosyllabe se trouve à l'intérieur de l'unité'accentuelle, le [Э] instable tombe facilement, peu importe le groupe secondaire qui en résulte: c'est l(e) moyen, pas d(e) quoi, je crois qu(e) vous. Pourtant le [al se maintient entre les consonnes identiques afin d'éviter l'ambiguïté: a ce

identiques

sujet, je n'arrête pas de_ demander. Il apparaît aussi sous l'accent d'insistance: с 'est le_ meilleur moment; oui je sais, je_ sais.

Pour en conclure disons que la réalisation du [э] instable dans la séquence de deux ou trois consonnes est intimement liée à la syllabation, au débit et au rythme de la phrase, conditionnés à leur tour par le style. Le [Э1 instable apparaît donc comme une des marques pertinentes de la différenciation phonostylistique de la langue française.

CONSONNES

A la différence du vocalisme, le consonantisme du français n'a pas subi tant de changements et les tendances régissant la réalisation des timbres consonantiques depuis l'époque de la formation du français, langue nationale, restent en vigueur jusqu'à nos jours. Ainsi certains groupes consonantiques (les graphies: GN, SC, ILL, GU, QU, CH, TI, etc.) peuvent être interprétés différemment, chaque graphie ayant son histoire.

Le français se soucie beaucoup du maintien des oppositions consonantiques dans différentes positions, même \ la fin absolue du mot, ce qui distingue nettement la langue française de la langue russe (comparons: plage [plajjf et пляж [пл'аш], Bagdad [bagdad] et Багдад [блгдат]). Il y a pourtant une opposition qui tend à disparaître, c'est l'opposition [n] ~ DL], le [/i] étant substitué par le groupe [nj]: montagnard [rnotanjar], peigner [p&nje], ignorance [injoros].

Parmi d'autres innovations on pourrait citer l'apparition de certains sons, étrangers pour le système consonantique traditionnel du français. Il s'agit notamment du son [TJ] réalise' dans le suffixe -ing des mots empruntés à l'anglais ou créés sur le modèle de l'anglais*: camping [kapiTj], parking [parkiij], footing [futiTj].

On observe également des changements dans la réalisation des consonnes finales. Ces changements affectent les groupes de consonnes indivisibles et les consonnes finales facultatives. Dans le premier cas on retrouve l'amuissement du [r] et du [1] (notre [not], remettre [ram&t], possible [posib]) dont l'occurence est liée au style du discours; extrêmement fréquente dans le langage familier, la chute de ces consonnes se glisse peu à peu dans le français plus soigné. Quant aux consonnes finales facultatives, leur prononciation paraît régulière dans tous les contextes. Ainsi on entend prononcer de plus en plus souvent: but [byt], fait [fet], moeurs [mœrsj.cmg [sïk],août fut], etc.

D'ailleurs, la prononciation d'une des variantes de ce son semble être un trait régional ou dialectal: bien connue comme marque de l'accent du Midi, surtout dans le Sud-Est, cette consonne est également familière (peut-être sous l'influence germanique) aux habitants de la Picardie, de la Wallonie et de la Lorraine [79, p.15].

La chute fréquente du [Э-] instable crée des conditions favorables a l'assimilation des consonnes en contact (beaucoup de problèmes [boku tproblem]), à leur gémination (jus d(e) tomates [зу ttomat]) et même à la création des groupements consonantiques inhabituels (beaucoup d(e) générations [d3], r(e)voilà [rv], etc.).

VARIATIONS SOCIALES ET REGIONALES DE LA PRONONCIATION FRANÇAISE

Nous avons cru utile de présenter dans ce chapitre les caractéristiques phonétiques du parler de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie parisienne aussi bien que les traits particuliers de la prononciation du Midi de la France considères comme écarts de la norme orthoépique.

Un des traits particuliers de la prononciation du sociolecte aristocratie — haute bourgeoisie1 semble être le renforcement des distinctions par rapport au français neutre. Ainsi a côte7 de [a] antérieur et de [a] postérieur on observe la réalisation de la troisième voyelle, le [u] vélaire, très proche du [o] qui apparaît le plus souvent a la pause: je ne sais pas [ ganstpci.], on va voir [ovâuwâr], je repars le soir [jraparlaswâ-r].

L'exagération de la distinction caractérise également l'opposition [&] ~ [e]: les [e] sont pour la plupart très ferme's et se rapprochent du [ i], tandis que les [e] restent très ouverts et proches du [a].

Le [o] et le [u] paraissent plus arrondis que dans le parler neutre et le timbre du [o] semble se rapprocher du [u].

La réalisation de la voyelle [O] ne présente pas de caractère particulier dans le sociolecte étudie'. On remarque, cependant, dans la conversation de certains locuteurs un [o] plus ouvert et dont le timbre ressemble à celui du [a], surtout dans le mot alors. Cette remarque concerne aussi la voyelle [ œ] qui tend vers [ a] dans quelques mots où elle est suivie de la sonante [r] -.soeur, rigueur, supe'rieur, etc.

Le pourcentage des réalisations du [a] dont le timbre se rapproche du [3] est assez élevé: il"atteint 20% du nombre total des réalisations. Les adverbes terminés par -ment, sont surtout atteints de ce changement. En ce qui concerne la nasale [Э], elle paraît plus arrondie que dans le parler neutre et son timbre se rapproche d'un [u].

Quant aux consonnes, elles présentent aussi certains traits particuliers dans leur réalisation.

L'analyse de l'aspect phonique du sociolecte "aristocratie — haute bourgeoisie" s'effectue a la base d'une vaste recherche de la prononciation parisienne, faite par O.Mettas [92].

La sonante [r] est prononcée comme une constrictive devibrée, dans certains cas on la remarque à peine à l'audition. Le lieu de l'articulation de la consonne [t] est plus recule' que dans le français neutre, la langue a un décollement plus lent, il y a aussi plus de souffle ce qui la rapproche du ft] anglais. L'occlusion de la consonne [k] se situe plus en arrière et la détente s'accompagne d'un souffle plus grand.

Au niveau prosodique le parler de ce groupe social est marque' par divers types d'allongement vocalique et consonantique qui lui confère un rythme bien particulier. On observe l'allongement considérable des consonnes de la syllabe finale qui paraît supérieur au double de la durée vocalique. Ce qui contribue surtout à modifier le rythme de la phrase, c'est l'allongement vocalique de la syllabe pénultième du groupe accen-tuel qui se trouve plus longue que la voyelle finale.

Les courbes mélodiques utilisées dans le sociolecte étudié peuvent se grouper suivant sept schémas différents:

1) ligne mélodique plus plate en fin de phrase;

2) montée plus importante dans la continuation (mineure ou majeure);

3) pente plus accusée dans la finalité;

4) chute de la voix jusqu'à un son rauque;

5) contraste mélodique plus grand entre le sommet de hauteur et le point final;

6) modulation mélodique sur la voyelle finale accentuée (courbe montante-descendante);

1) montée importante dans la finalité de phrase a caractère expressif.

En résumé', le parler du sociolecte aristocratie — haute bourgeoisie présente sur le plan phonétique certains éléments de renforcements utilisés par des locuteurs pour se faire distinguer.

Les caractéristiques pertinentes de la prononciation du Midi de la France dont les habitants avaient parlé au Moyen Âge la langue provençale peuvent être résumées de la façon suivante.

1. Les Méridionaux n'observent pas l'opposition [о] ~ [o] en réalisant consîamment en [o] ouvert tous les "o" suivis d'une consonne prononcée: chaude [ Jo d], gauche [goj ], Maurice [maris].

2. Ils prononcent les consonnes nasales, appendices des voyelles nasalisées: bonté [bonté], demander [damande], campagne [kampaji], bonjour [bonjur].

3. Le parler méridional est marqué par h présence du [э] instable en finale de mot ou en position intérieure là où il n'apparaît pas dans le français standardise': une promenade, [упэ promanada], tu demanderas [ty damffndara].

4. L'existence d'un [э! final a oour conséquence le non-allongement des voyelles suivies de [z], [v], [r], [vr] (l'absence de la durée dite rythmique):plage ['plaja ], découvre [de'kuvra], rêve

5. L'accent du Midi se distingue par son intonation "chantante" dont le caractère particulier reste encore à découvrir.

6. Le rythme du français méridional indique une plus grande irrégularité' des syllabes inaccentuées avec une tendance importante à allonger l'avant-dernière syllabe (la pénultième) qui se trouve être aussi longue et parfois même plus longue que la finale. Selon PJLéon [75, p.97], le rythme semble bien refléter une certaine vivacité' d'esprit propre aux Méridionaux.

OBJET DE L'ÉTUDE PHONOSTYLISTIQUE

Le langage humain, tout en étant unifie ce qui lui permet de servir de moyen de communication le plus sur, n'est pas pourtant homogène. Il varie en fonction des circonstances de communication, de la nature des rapports entre les interlocuteurs, des intentions du sujet parlant et de son attitude envers celui à qui il s'adresse aussi bien qu'envers le message transmis. "Des la plus tendre enfance on nous apprend à réagir à des stimuli verbaux qui correspondent à des situations bien déterminées" [75, p.101]. Notre langage n'est pas le même a la tribune, en chaire, au bureau, dans la rue, dans le milieu familial.

L'étude de la varitation des moyens linguistiques dans divers types et genres de discours se rapporte au domaine de la stylistique. Les tendances fondamentales de la recherche en stylistique reflètent dans l'ensemble les idées des linguistes qui consacrent leurs travaux aux problèmes des styles.

Selon Ch.Bally, l'e'tude des moyens d'expression dans le cadre stylistique doit s'étendre à toute la langue, assignant "une part égale à la phonétique, au lexique et à la grammaire" [47, p.10].

D'après V.Vinogradov, la stylistique se présente comme "un ensemble original de sous-systèmes stylistiques: phonétique, grammatical et lexical; ces sous-systèmes varient ensemble mais de façon indépendante" [16, p.6].

Il faut pourtant noter qu'au cours d'une très longue période de son existence la stylistique du langage ne s'occupait que de l'analyse et du classement des moyens lexicaux et syntaxiques, l'aspect stylistique du niveau phonétique restant le moins étudié. Cependant les recherches linguistiques actuelles orientées vers l'étude de l'expression parle'e ont contribue' largement au développement de la phonostylistique qui est considérée aujourd'hui comme une véritable sous-discipline de la stylistique [74, p.357].

La tentative la plus importante pour définir l'objet de la phonostylistique semble être celle de N.Troubetzkoy. A partir du modèle fonc-

tionnel de K.Biilher, N.Troubetzkoy e'tablit que tout message parté a trois faces et, en conséquence, trois fonctions essentielles: il est en même temps une représentation de l'état de choses (fonction représentative ou distinctive), une représentation du sujet parlant (fonction expressive), un appel à l'auditeur (fonction appellative). Le linguiste pragois estimait que l'e'tude des fonctions expressive et appellative devrait faire l'objet d'une discipline particulière désignée par le nom de stylistique phonique.

Selon N.Troubetzkoy, la fonction expressive caractérise le sujet parlant, c'est-à-dire que d'après le timbre de sa voix ou la façon de prononcer on peut reconnaître son appartenance a un sexe ou à un groupe social, son âge, son origine, sa culture et même son état physique, son humeur au moment de la parole. Quant aux moyens appellatifs, ils sont destinés à produire une impression particulière sur l'auditeur, comme l'accent d'insistance en français, par exemple.

N.Troubetzkoy proposait de distinguer deux domaines en phonostylistique: une stylistique phonologique et une stylistique phonétiqjue. La première comprendrait l'étude des signes conventionnels codés dans la langue, tels que l'accent d'insistance, la seconde — celle des signes individuels, non codés, tels que la toux, le bégaiement, le zézaiement, etc. L'hypothèse principale de N.Troubetzkoy réside en ce que "seuls les moyens d'expression appellatifs et expressifs établis conventionnellement pour un groupe linguistique ou pour une communauté linguistique donnée" font partie de la stylistique phonologique la rattachant à la linguistique générale [41, p.30].

De toute évidence il convient de prendre en considération cette affirmation: les phénomènes phonétiques individuels d'ordre physique ou psychologique qui se manifestent dans la parole ne constituent pas l'objet d'étude de l'a s p e с t 1 i n g u i s t i q u e de la phonostylistique. Ces phénomènes peuvent faire l'objet de recherches psychologiques ou psycholinguistiques bien qu'ils accompagnent toujours la communication verbale.

La phonostylistique est une discipline en train de se constituer. Il est naturel qu'il soit encore difficile de se mettre d'accord sur tous les points, surtout en ce qui concerne son objet d'e't u d e. Ainsi P.Léon, auteur de nombreux ouvrages en phonostylistique, attache une très grande attention à l'étude, dans le cadre phonostylistique, des particularités phonétiques individuelles, caractéristiques des émotions et des caractères aussi bien qu'à la description de l'accent régional ou dialectal. Il estime que le système phonostylistique constitue un code autonome comportant un nombre fini d'unite's, mais débordant largement le cadre du système linguistique. Il y inclut même des indices phoniques para-linguistiques tels que la toux employée au théâtre comme signal d'appel ou la nasalité, défaut physiologique

Les linguistes soviétiques suivent dans le domaine de la phonostylistique la voie tracée par L.Scerba. Sans nier la possibilité' et même l'importance des recherches sur les accents (re'gionaux, dialectaux, etc.) et les e'motions, K.Barychnikova pose comme problème de base de la phonostylistique actuelle l'e'tude de la variation des moyens phonétiques dans divers types et genres d'é nonces oraux en concordance avec la situation de communication [6; 7; 49]. Par la situation de communication on entend généralement l'ensemble de facteurs extra-linguistiques qui modèlent le message parle' et exercent une influence sur le choix stylistique des moyens linguistiques. Tels sont le but et le contenu de l'énoncé, les relations entre les interlocuteurs, le degré de spontanéité'ou de préparation de l'énoncé, etc. (voir en détails [18, p.5]). De tous ces facteurs les rapports entre les interlocuteurs paraissent être de première importance pour le choix phonostylistique.

L'inventaire de moyens phonétiques rapportés aux différents styles forme un système phonostylistique qui s'encadre dans le système stylistique général. Les caractéristiques phonostylistiques sont alors conçues comme traits pertinents de tel ou tel style phonétique.

La phonostylistique, vue sous cet angle, permet de se rendre compte du dynamisme d'un système linguistique, de tout ce qui distingue une langue vivante d'un système de communication artificielle. Aussi contribue-t-elle à la solution du problème capital de la stylistique linguistique, notamment au classement des styles du langage.

Il reste à remarquer que les accents régionaux ou dialectaux inclus par certains linguistes dans le cadre phonostylistique ne constituent pas l'objet direct de l'e'tude de cette sous-discipline stylistique. La différenciation stylistique du langage se situe à un autre niveau par rapport aux variantes associe'es aux dialectes ou aux parlers de certains groupes, sociaux ou professionnels. L'étude de celles-ci se rapporte plutôt au domaine de la dialectologie ou de la sociolinguistique.

DIFFERENCIATION PHONOSTYLISTIQUE DU FRANÇAIS

Les styles phone'tiques, comme les styles en général, sont le résultat d'u n choix entre les moyens phonétiques d'u ne langue et reflètent l'u ne des variantes de la norme orthoe'pique [49].

Malgré' l'existence de nombreuses classifications des styles phonétiques ou des styles de prononciation la différenciation phonostylistique du français oral pose encore beaucoup de problèmes.

La distinction de L.Scerba entre deux styles: style p 1 e i n ou s о u-t e n u et style parle' ou familier, bien qu'elle ouvre de larges

ne

perspectives dans le domaine des recherches phonostylistiques, reste très générale, car chacun de ces styles peut être associe' à diverses situations et comprend par conséquent plusieurs variantes stylistiques.

On connaît d'autres classifications, plus détaillées, notamment celles de P.Passy, P.Fouché, G.Straka. Néanmoins ces descriptions des styles de prononciation contiennent des variantes qui dépassent le cadre du français littéraire. Telles sont la prononciation familière rapide qu'on retrouve dans la classification de P.Passy et la prononciation populaire décrite par G.Straka. Quant au style de la récitation des vers (P.Fouché) il "n'est que convention et tradition et ne constitue aucune variété stylistique de la norme littéraire" [ 55, p.45].

Les caractéristiques des styles de prononciation sus-mentionne's impliquent essentiellement les modifications des sons (réductions, ellipses, assimilations, etc.). Elles ne concernent que de loin les modifications des moyens prosodiques dont l'importance dans la diffe'rencia-tion phonostylistique du langage oral n'est plus à démontrer. Liés aux modifications des sons, les éléments prosodiques constituent les traits pertinents des styles phonétiques.

Tout en~ reconnaissant le caractère élémentaire des classifications renfermant trois styles phonétiques, recherché ou soutenu, moyen et familier, nous admettons cette division empruntée par plusieurs linguistes a la rhétorique ancienne. Selon P.Guiraud, les réthoriqueurs grecs avaient coutume de classer les tons en trois catégories: le bas, le médiocre et le sublime. Sans doute ce classement ne met-il pas au jour de nombreuses variations associées aux différents genres de discours, mais U permet d'établir dans chaque langue les distinctions phonostylistiques les plus importantes.

Les résultats des recherches axées sur l'étude des procédés phonostylistiques du français moderne donnent la possibilité de caractériser les traits pertinents de chaque style au niveau des sons (caractéristiques segmentales), aussi bien qu'au niveau de la prosodie (caractéristiques prosodiques).

STYLE RECHERCHÉ

Le style recherché caractérise toute sorte de discours (celui de meeting, de cérémonie, d'anniversaire, un appel ou une adresse), prononces devant un auditoire qu'on "essaie de convaincre, d'impressionner ou de toucher" [75, p.107]. C'est à ce niveau que la fonction a p p e 11 a -t i v e (N.Troubetzkoy) ou impressive (P.Leon) trouve sa réalisation la plus parfaite. Les traits de ce style sont également présentés dans le récitation des extraits de prose littéraire.

Caractéristiques segmentâtes

1. Une des marques pertinentes du style recherché semble être la prononciation distincte des voyelles et des consonnes, même dans des syllabes inaccentuées.

2. Les oppositions phone'matiques sont observe'es dans toutes les positions.

3. Le maintien d'un grand nombre de [a] instables apparaît également comme un trait caractéristique du style recherche'. Sa chute n'est attestée qu'après une consonne prononcée (on n(e) trouve(e)ra pas, président d(e) la république). La réalisation ou la chute du [Э] caduc dans cette position dépend, pour une large part, du ton général du discours: la voyelle en question peut être supprimée dans les passages où le ton devient pour un temps court familier, où s'installe une certaine bonhomie. Lorsqu'au contraire le ton se fait très solennel, on prononce tous les [Э] caducs possibles. Une marque plus caractéristique encore du style ^recherché semble l'apparition d'un grand nombre de [Э] caducs à la détente consonantique de mot comme veulent, tumulte, monde, hommes, parade, etc.

4. Le nombre de liaisons; augmente considérablement. Toutes les liaisons obligatoires sont respectées.Quant aux liaisons facultatives,leur réalisation très fréquente apparaît comme un des indices phonostylistiques importants du langage recherché:/e difèncore, soifèn secret, quipourraienTèn résulter, elle esPà la porte, c'esfltn peuple, nous sommesbbligés. L'absence de liaison facultative s'explique très souvent par la nécessite' de mettre en relief un mot précède' souvent d'un coup de glotte [i]: nouslivons^assumé + nous^avons [£] assume'.

Caractéristiques prosodiques

1. Parmi les caractéristiques prosodiques du style recherché on cite en premier lieu les variations du débit à l'intérieur d'un même discours avec prédominance du débit ralenti. Cet effet est produit par divers moyens prosodiques, notamment par la vitesse de l'articulation et surtout par les pauses. A côte' des pauses normales à fonction délimitative on trouve un nombre assez élevé de pauses inhabituelles, inattendues par leur distribution ou expressives par leur valeur qui contribuent à mettre en relief des mots ou des groupes de mots: Je suis infiniment touchéIque le gouvernement de l'Union Soviétique et la municipalité de Moscou l me donnent /'occasion \de m'adresserIdirectementIà quelques-uns]... aux innombrables habitants de votre capitale.

Les résultats d'une récente recherche sur les caractéristiques prosodiques des discours solennels ont montré que le nombre de pauses inattendues dépasse largement la quantité'de pauses démarcatives, il peut atteindre 60-70% du nombre total de pauses dans un même texte [ 33].

2. Le rythme du langage recherché est marque'e par l'emploi d'un grand nombre de groupes accentuels ternaires (à trois syllabes), ce qui crée dans certains cas un patron rythmique isochronique propre également à la prose rythmée lyrique. Un bon exemple de cette accentuation ternaire est fourni par le fragment de la phrase ci-dessus: Vous a 'qui si souvent j'ai parlé pour la lFrance...

3. La structure rythmique des textes se rapportant au style recherché se trouve fortement influencée par un grand nombre d'accents d'insistance dont les moyennes s'élèvent ^à 32% par rapport au nombre total d'accents. Marquant d'une façon générale les syllabes initiales^des mots ou des unités accentuelles (toute entière,*le président, faire "renaître, "son existence, des interventions "obscures et "accessoires), ces accents d'insistance peuvent dans certains cas entraîner la désaccentuation des syllabes finales. Ainsi cette phrase empruntée à P.Léon illustre bien la perte de l'accent final de groupe: "Les Algériens "diront ce qu'ils veulent 'être, cela ne leursera'pas"dicté.

L'accent d'insistance peut provoquer quelques autres modifications phonétiques, notamment une fréquence élevée des allongements voca-liques, des renforcements consonantiques et des coups de glotte, la suppression de la liaison et de l'enchaînement, etc. Les mots porteurs d'une insistance sont nettement démarqués par un coup de glotte, la liaison et l'enchaînement n'étant pas réalisés: j'en suis ^''absolument persuadé; une responsabilité i"humaine.

4. Parmi d'autres moyens d'insistance utilisés largement dans le discours recherché il faut citer la prononciation syllabique des mots et des unités accentuelles dont chaque syllabe est accentuée, comme par exemple, de-la-par-ti-ci-pa-tion. La prononciation syllabique apparaît aussi comme une des marques pertinentes du style recherché.

5. Quant à la structure mélodique des énoncés se rapportant au style recherché, elle peut assumer une fonction expressive. Notons, comme exemple, l'utilisation inverse des intonèmes de continuation et de finalité' dans des phrases énonciatives: la continuation étant réalisée avec un ton descendant, la finalité, par contre, avec une mélodie ascendante. En voici un bon exemple: "Je'dis encorejine fois, que "si le* chefs de l'insurrection veulent discuter avec l'autoritéjivec les autorités, des conditions de la fin des combats, ils peuvent le faire.

Le renforcement des écarts mélodiques est aussi caractéristique du discours solennel. Plus les écarts mélodiques sont importants, plus le ton devient emphatique.

En résumé, présentons l'inventaire des indices phonostylistiques du style recherché qui ne pre'tend pas à être plein: 1) prononciation très distincte des voyelles et des consonnes; 2) respect des oppositions pho-nématiques, même en position inaccentuée; 3) maintien régulier du [d]

caduc; 4) réalisation d'un grand nombre de liaisons facultatives; 5) renforcements consonantiques; 6) allongements vocaliques; 7) coups de glotte; 8) prédominance du débit ralenti; 9) fréquence d'emploi des pauses inattendues; 10) re'alisation d'un grand nombre d'accents d'insistance; 11) prononciation syllabique des mots et des unités accen-tuelles; 12) utilisation inverse des intonèmes; 13) augmentation des écarts mélodiques.




Поделиться с друзьями:


Дата добавления: 2017-01-14; Просмотров: 1199; Нарушение авторских прав?; Мы поможем в написании вашей работы!


Нам важно ваше мнение! Был ли полезен опубликованный материал? Да | Нет



studopedia.su - Студопедия (2013 - 2024) год. Все материалы представленные на сайте исключительно с целью ознакомления читателями и не преследуют коммерческих целей или нарушение авторских прав! Последнее добавление




Генерация страницы за: 0.164 сек.